La petite musique de l'inévitable duel Macron / Le Pen en 2022, nous habitue à l’idée que hors libéralisme point de salut :
Une politique strictement économique de type néo-libéral, celle de Macron, faisant ruisseler l’argent sur les entreprises et s’attaquant au droit du travail, serait ainsi opposée à une politique libérale prétendant protéger le capitalisme français, celle du RN, et s’attaquer aux syndicats - enfin, pas à ceux qui sont favorables au patronat - (c’est leur conception de la défense du travailleur français).
Entre les mâchoires de cet étau idéologique si mortifère pour le monde du travail, il est donc impératif de faire savoir à tous et en particulier aux abstentionnistes qu'il y a une autre voie avec les propositions révolutionnaires du PCF. L’élection la plus populaire, la présidentielle, en sera l'occasion puisqu'elle nous ouvre les médias.
Pour les communistes droite et gauche ne sont pas des clivages dépassés
Mais J.-L. Mélenchon nous dit qu’il vaut mieux se ranger derrière lui, puisque son programme serait commun à 90% avec celui du PCF. Il y a cependant les 10% restants... et c’est ce qui fait toute la différence entre un parti qui veut changer la société et ceux qui veulent l’aménager sans en changer les fondamentaux. Pour les communistes droite et gauche ne sont pas des clivages dépassés, la lutte des classes n'a pas disparu, les luttes syndicales au sein des entreprises en sont l’expression.
Pour les communistes, par exemple, résoudre le problème du chômage n’est pas décréter l’État employeur en dernier recours - ce qui arrange bien l’employeur - mais libérer le salarié de la pression du patronat et du capital. Comment ?
Par un système de formation qui prend automatiquement le relais du travail, système conçu comme une sécurité sociale professionnelle où, entre autres, le salaire est payé par l'employeur et la formation par des cotisations sociales mutualisées auxquelles l'employeur participe. Cela change la donne.
Le 21 mars, JLM est remonté à l'assaut en proposant au PCF, en échange de son effacement à la présidentielle, un accord de reconduction de tou.te.s les élu.e.s communistes sortant.e.s, avec la garantie d'avoir comme aujourd'hui à l'Assemblée Nationale un groupe parlementaire communiste. Sauf qu'une élection législative n'est pas, heureusement, une élection interne du PS où F. Hollande et lui-même pouvaient « arranger » les résultats, et la garantie, en réalité illusoire, peut paraître un argument commercial assez méprisant à l'égard du PCF. Involontaire, sans doute...
Fabien Roussel se range à l’intérêt général
Notons par ailleurs que l'argument du rassemblement pour ne pas diviser la gauche est à sens unique pour JLM : Fabien Roussel était jusqu'au 2 mars tête d'une liste dans les Hauts-de-France qui regroupait le PS, le PCF et LFI. Le 3 mars il apprenait par les médias que LFI partait rejoindre la candidate EELV qui était isolée. Le rassemblement était donc nécessaire mais pas derrière ce communiste...
Sans problème d'ego, F. Roussel s'est joint avec le PS à la liste menée par la candidate EELV car l'intérêt général le commandait. Quand on parle d'élection présidentielle, on parle bien d'intérêt général, non ? Il est donc temps de reparler de communisme.
La campagne sera belle ce printemps !
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