Sécurité sociale
Par Jean-Marie Georges
Des voeux traditionnels qui seront présentés par toutes et tous en ce début d’année 2025 d’autant plus que le budget de la Sécurité sociale fait actuellement la une de l’actualité. Après le sempiternel trou abyssal de la Sécu c’est maintenant l’importance de la dette publique qui imposerait l’austérité comme seul remède à l’accroissement des dépenses de Santé.
La Sécu n’est pourtant en rien responsable de la dérive budgétaire. Ses dépenses sont légitimes, elles répondent à des besoins sociaux cruciaux. Le délabrement de l’Hôpital Public et de ses services d’urgence en est l’illustration la plus frappante, la plus honteuse malgré tout le professionnalisme et tout le dévouement des personnels.
Baisse des dépenses ou augmentation des recettes c’est tout l’enjeu du débat idéologique actuel. En 2023 le montant des dépenses s’est élevé à 610 Milliards d’euros, celui des recettes à 599,9 Milliards d’euros soit un déficit d’une dizaine de milliards. Le montant de l’exonération des “charges patronales” est estimé à 80 Milliards, cette seule constatation permet de l’affirmer :
Notre Sécurité Sociale n’est pas en déficit !!! mais elle est en excédent !
La baisse des dépenses de santé jugée indispensable par la droite est estimée à 18 Milliards : hausse du ticket modérateur, revalorisation des pensions diminuée ou reportée, baisse de 5% du taux de remboursement des médicaments, jour de carence, travail non rémunéré du genre Pentecôte, franchises médicales non remboursables par les mutuelles. L’acharnement de la droite et de son gouvernement à vouloir réduire les dépenses de Santé dans une période d’inflation est insensée, injustifiée dans une population vieillissante et précarisée. La compréhension du stratagème doit se porter sur l’examen des recettes. Ce qui est symptomatique, c’est que la part des cotisations sociales assises sur les rémunérations (sur la valeur Travail) ne cesse de diminuer, elle ne représente plus actuellement qu’à peine 50% des recettes au profit d’impôts et de taxes : 120 Milliards de CSG, 185 Milliards de taxes sur la consommation.
C’est la fiscalisation de la Sécurité sociale qui est dans le collimateur. Oui la Sécurité sociale est une conquête sociale insupportable pour le patronat et la droite qui se donnent pour mission de la réduire à « un filet de protection » ouvrant ainsi la voie à une marchandisation de la santé.
De plus cette fiscalisation croissante sert à justifier la prise de pouvoir de l’État et du patronat dans la gestion des Caisses. Alors que les Élus des travailleurs représentaient jusqu’à 3/4 des administrateurs, ils ne représentent plus aujourd’hui qu’1/3.
Pourtant les solutions pour augmenter les recettes sont connues.
- Mettre à contribution les revenus financiers des entreprises
- Supprimer les exonérations de cotisations patronales dont l’efficacité n’a jamais été démontrée ni même contrôlée en termes de créations d’emplois
- Modulation des cotisations patronales en fonction de leur politique de formation et d’emploi
- Assurer une sécurisation de l’emploi et des revenus et développer la formation continue
- Redonner un réel pouvoir de gestion aux représentants des Travailleurs qui siègent dans les Caisses. C’est ce qui s’appelle la démocratie sociale. La Sécurité sociale n’est pas tombée du ciel, c’est le résultat d’un combat permanent pour la dignité. En 1945 le rapport des forces était clair : le PCF réunissait 29% des électeurs, il y avait 5 millions d’adhérents à la CGT.
Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail ou plutôt des Travailleurs comme il le disait lui-même, est le père fondateur de La Sécurité sociale. Aujourd’hui encore la Sécurité sociale constitue le patrimoine plébiscité par l’immense majorité des Français. « Ne parlez pas d’acquis sociaux mais de conquis sociaux parce que le patronat ne désarme jamais » prévenait Ambroise Croizat.
Aujourd’hui encore pour défendre la Sécurité Sociale, pour conquérir de nouveaux droits, nous avons besoin d’un PCF plus présent, plus influent, plus fort. Bonne année, bonne santé avec notre Sécurité sociale et le Parti Communiste Français.
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