Si la nomination de Barnier à Matignon a rassuré le monde économique, la douloureuse arrive pour le monde sans économies. Dans l’attente du débat budgétaire, des infos sont distillées comme autant de ballons d’essais. Il est question d’abaisser le seuil d’indemnisation des arrêts maladie par la Sécu, de 1,8 (52 euros par jour max) à 1,4 Smic, ce que les mutuelles devront compenser. On évoque aussi une diminution du taux de prise en charge des consultations médicales, à 60 % au lieu de 70 %. Là encore, les complémentaires devront compenser, ce qui devrait faire grimper le montant des cotisations. Le gouvernement envisagerait aussi de relever la Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) en 2025.
Une mesure qui serait, dit-il, indolore dans la mesure où les prix de gros de l’électricité baissent (information exacte). Mais on ne sent pas tout de suite la démangeaison d'une piqûre d'insecte. Les fonds de présence postale qui financent, entre autres, les agences communales, pourraient être gelés dès cette année et supprimés l’année prochaine, soit 50 à 80 millions d’euros d’économies (à l’échelon national) sur le dos des collectivités, des services de proximité et de la ruralité. Enfin, le Premier sinistre dit son intention de « fusionner des services publics » et de ne pas « remplacer tous les fonctionnaires ».
L'économiste grec, Yanis Varoufakis, a un jugement sain. À ses yeux, Barnier « ... n'existe pas. C'est un algorithme. Nous l’avons vu pendant les négociations du Brexit, il n’avait pas la moindre idée originale. Il les conduisait comme un comptable algorithmique qui passait en revue une checklist donnée par Bruxelles. Il cochait les cases et a enflammé le Brexit. Il est le meilleur exemple de ce qu’il ne faut pas faire en tant qu’être humain en position de pouvoir ». Le qualifier de chien de garde du capital serait inadéquat. Les chiens éprouvent de l'empathie. Barnier aucune.
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