Premier.e ministre
Par Camille Lainé
E. Macron, après avoir auditionné les différents partis politiques, a annoncé dans la soirée de lundi 26 août via un communiqué de l’Elysée qu’il refusait de nommer Lucie Castets première ministre. Il argumente cette décision en expliquant que « la stabilité institutionnelle impose de ne pas retenir cette option » et qu’un gouvernement issu du NFP, étant donné la courte majorité de celui-ci à l’assemblée, serait immédiatement censuré.
Evidemment, ce communiqué a suscité l’indignation légitime de tous les responsables de gauche et même au-delà. Cette situation est inédite sous la Ve République. Nous sommes confrontés à un président de la République qui se permet, non seulement de ne pas respecter les résultats d’une élection, mais en plus de ne pas respecter la séparation du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. E. Macron refuse de respecter le choix des urnes en arguant le fait que cela ne conviendrait pas à l’opposition, on croit rêver.
Après avoir utilisé LFI comme épouvantail main dans la main avec toute la droite, on voit bien que ce n’est pas LFI le problème de Macron mais bien la gauche dans son ensemble et son programme, puisque Mélenchon avait annoncé proposer de ne pas participer au gouvernement si cela pouvait débloquer la situation. Même si l’on sait bien qu’en réalité, cela arrangerait LFI de ne pas gouverner, la réaction de Macron montre bien que la question de LFI est juste une excuse. Lucie Castets a immédiatement réagi et a déclaré qu’elle ne retournerait pas à l’Elysée tant qu’il ne sera pas question de trouver une solution au blocage actuel.
Le but de Macron : la continuité de sa politique libérale
La situation démocratique de notre pays est déjà dramatique, les dernières élections européennes ont souffert de beaucoup d’abstention, force est de constater que les dernières législatives ont suscité un espoir et beaucoup de gens se sont mobilisés et déplacés pour aller voter. De fait, la réaction de Macron est grave : elle renvoie le signal aux citoyens que leur vote n’a servi en rien et que rien ne changera.
Alors que les bruits de couloir autour de Xavier Bertrand ou même Bernard Cazeneuve comme futur premier ministre continuent de circuler, on voit bien que ce que souhaite Macron : c’est la continuité de sa politique libérale quoi qu’il en coûte.
Il est d’ailleurs scandaleux que les ministres du gouvernement Attal continuent de prendre des décisions d’importance cruciale pour notre pays alors qu’ils n’ont plus aucun mandat ni aucune légitimité. Chaque fois que les uns et les autres interviennent dans les médias, ils sont présentés comme « ministre démissionnaire » et malgré cela ils continuent à travailler sur le budget de notre pays et à intervenir et prendre des décisions à l’échelle internationale au nom de la France. Le déni de démocratie est donc global.
Une seule solution : la mobilisation populaire et sociale
Emmanuel Macron termine son communiqué de presse en appelant les uns et les autres à la responsabilité et à « se hisser à la hauteur du moment » il est urgent de lui rappeler que c’est bien lui qui nous a amenés dans cette impasse et que c’est donc bien à lui de prendre ses responsabilités de chef d’état. Ce qui consiste en premier lieu à respecter la démocratie.
La mobilisation du NFP et de ses députés ne suffira pas. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF a appelé les Françaises et Français à se mobiliser et à se battre pour faire respecter la démocratie. Les communistes seront mobilisés partout en France dès le 7 septembre et 1er octobre et ils invitent nos concitoyennes et concitoyens à investir massivement la Fête de l’Humanité pour en faire le grand rendez-vous de la construction de l’alternative politique en cette rentrée.
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