Fin de la « trêve olympique »
Par Camille Lainé
Le président de la République avait annoncé courant juillet une trêve pendant les Jeux Olympiques puisque, selon lui, nous devions être focalisés sur l’événement et que donc la question de la nomination du ou de la premier.e ministre n’était pas à l’ordre du jour avant la fin des JO, c’est-à-dire courant août. Et bien nous y voilà.
Mais force est de constater qu’il n’a pas l’air décidé à remettre la question sur la table. En juillet, Emmanuel Macron a appelé de ses voeux « les forces républicaines » à construire une majorité pour gouverner la France, or cette majorité n’existe pas, il le sait et il joue la montre.
La seule et unique solution viable c’est de respecter le choix des urnes, le choix des Français : nommer Lucie Castets première ministre et la laisser constituer un gouvernement du Nouveau Front Populaire. Mais faire cela reviendrait à contrecarrer les plans austéritaires européens pour lesquels la majorité sortante oeuvre depuis des années.
Macron joue la montre
En effet, mercredi 19 juin, la France et six autres États membres ont reçu une mise en garde de la Commission européenne en raison d’un déficit public trop élevé. Notre pays est donc sous procédure de déficit excessif, la France va devoir présenter à la Commission européenne, un plan budgétaire structurel qui est une loi de programmation pour les 4 prochaines années dans laquelle elle s'engage à diminuer son déficit de 0,5% du PIB chaque année.
Le gouvernement démissionnaire travaille donc activement à ce plan, sans aucun mandat ! Macron fait traîner la nomination d’un nouveau premier ministre afin de bloquer l’alternative politique et encore une fois favoriser le capital au détriment de nos vies.
D’ailleurs le glissement sémantique est assez fort puisque que les élus de la majorité sortante parlent désormais de « remaniement » et non pas de nomination d’un nouveau gouvernement. Les mots ont un sens et en l’occurrence ils ont clairement le sens du déni de démocratie.
Le chef de l’État et ses proches ont même commencé à faire circuler le nom de Xavier Bertrand comme premier ministre, il serait, selon eux, le seul à pouvoir rassembler la droite et les libéraux de tous poils. Bien que scandaleux, ces bruits de couloir sont raccord avec les déclarations d’Emmanuel Macron mi-juillet : « La question n’est pas un nom, la question c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement de la France puisse passer des réformes, puisse passer un budget. »
Oui mais pas n’importe quel budget ! Un budget qui sert la vis de l’austérité et qui contente Bruxelles ! En somme, tout sauf le Nouveau Front Populaire : Emmanuel Macron orchestre un véritable hold-up démocratique.
Déni de démocratie
La démocratie dans notre pays est déjà très abîmée, énormément de Françaises et Français n’y croient plus, force est de constater qu’un sursaut a bien eu lieu lors des dernières élections : l’abstention a reculé alors qu’elle n’avait de cesse d’augmenter ces dernières années. Macron, le gouvernement démissionnaire, les élus de la majorité sortante doivent prendre leurs responsabilités : cesser de piétiner la démocratie et respecter le vote de nos concitoyennes et concitoyens. Ne pas le faire aura de graves conséquences pour la vie démocratique de notre pays.
Tout cela est la preuve, s’il en fallait encore, que démocratie ne rime pas avec capitalisme. Le Nouveau Front Populaire aura besoin d’appui : l’appui du peuple ! Dès la rentrée, nous devons toutes et tous être mobilisés en élargissant le plus possible le NFP : syndicats, associations… construisons une majorité sociale !
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