Internationalisme
Des partis communistes et progressistes venus de vingt pays se sont retrouvés dans la capitale française, place du Colonel-Fabien, le 4 mai. L’objectif ? Bâtir des convergences politiques face à l’engrenage guerrier qui menace le monde.
Le camp de la paix existe, et il avait rendez-vous à Paris. Ce samedi 4 mai, sous la coupole du siège du PCF, des partis de vingt pays différents (Vietnam, Brésil, Japon, Chine, Côte d’Ivoire, Ukraine, Russie…) se sont réunis pour alimenter « un internationalisme toujours bien vivant » et participer à une conférence internationale pour la paix.
Des partis communistes et progressistes, des diplomates, des intellectuels, ont cherché des pistes d’action en faveur de la paix, à un moment où le monde traverse de graves dangers. « 22 guerres déchirent actuellement la planète », a ainsi rappelé Fabien Roussel. « Ce sont les populations civiles qui en paient le prix, les femmes victimes des viols de guerre. » « Il faut agir pour mettre fin aux massacres », a martelé le secrétaire national du PCF, en saluant « la jeunesse française qui se mobilise dans les écoles et les universités » contre les massacres à Gaza.
Il a également exprimé sa « solidarité » avec les Palestiniens mais aussi les « victimes du pogrom du 7 octobre et les otages » retenus par le Hamas, avec le peuple ukrainien, « nos amis kurdes qui combattent en première ligne contre Daech », ou encore « le peuple cubain qui subit un embargo inacceptable ».
Dialogue israélo-palestinien pour la fin des massacres
La situation au Proche-Orient et le massacre en cours à Gaza ont été au centre des discussions. Deux interventions en particulier : celle de Nimrod Flaschenberg, pour le parti communiste israélien, et celle du représentant de l’ambassade de Palestine, Yassar Ayoub.
Nimrod Flaschenberg a rappelé les quatre revendications de son parti : un « cessez-le-feu immédiat, la libération de tous les otages israéliens et des prisonniers palestiniens, l’ouverture de négociations pour une solution diplomatique et la fin des persécutions politiques en Israël », son parti étant réprimé par Netanyahou. « C’est la justice qui nous amènera à la paix », abonde Yassar Ayoub, qui brocarde le « deux poids deux mesures » occidental en matière d’application du droit international : « Même les démocraties historiques s’acharnent contre les mouvements de solidarité avec les Palestiniens… ».
Fabien Roussel a appelé à nouveau la France à « reconnaître l’État palestinien dans ses frontières de 1967 dès maintenant ». Bahman Sepehri, du Tudeh (le Parti communiste d’Iran), s’est joint à cet appel, l’occasion pour le militant de rappeler le soulèvement de son peuple contre le régime des mollahs.
Autre temps fort de la journée : l’intervention en vidéo, depuis Saint-Pétersbourg, du physicien russe Oleg Bodrov, membre du Bureau international de la paix et opposant à Vladimir Poutine. Le scientifique alerte sur le risque nucléaire qui découlerait de l’affrontement entre les pays de l’OTAN et la Russie en Ukraine. Et invite à l’instauration d’une trêve durant les Jeux olympiques, qui « pourrait ouvrir la voie à la diplomatie et non à celle des canons » : « Je m’adresse au président russe Vladimir Poutine et au président ukrainien Volodymyr Zelensky afin qu’ils fassent cesser les combats. »
Une interpellation directe du maître du Kremlin « qui pourrait lui valoir des années de prison », a souligné ensuite Fabien Roussel, saluant le courage de l’opposant russe.
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY