Batteries irréparables, réparations onéreuses, obsolescence logicielle… Certaines pratiques de constructeurs inclinent à penser à une l’obsolescence anticipée - sinon programmée - des voitures électriques. Si ce type de véhicule émet 71% de CO2 en moins sur 200 000 km, son impact à la production est plus important, notamment en raison de la batterie. Trois pratiques en usage sont de nature à nuire gravement à leur durabilité. Sur le papier, la voiture électrique paraît plus fiable que la thermique, avec un moteur beaucoup plus simple. En revanche, les difficultés apparaissent quand la batterie ne bat plus. Pour ne pas la remplacer toute entière, il est en théorie possible de réparer seulement les modules en panne. Mais dans les faits, certains constructeurs voient déjà les choses tout autrement.
Seule la moitié d'entre eux proposeraient aujourd’hui des batteries réparables. Or, réparer les modules coûterait jusqu’à dix fois moins cher que remplacer l’intégralité de la batterie. Pire, aucune loi ne leur impose de mettre à disposition une nouvelle batterie. En cas de panne ou de choc de celle-ci, l’automobiliste pourrait donc potentiellement être contraint de remplacer la voiture entière. Second frein à la durabilité des voitures électriques : le « giga-casting ». Derrière cet anglicisme, se cache une nouvelle méthode de fabrication. Une giga-presse qui moule en un seul bloc des dizaines de pièces auparavant séparées les unes des autres. Tout désassemblage devient impossible. Au grand dam des automobilistes qui achèteront, peut-être, des voitures à prix très compétitifs, mais avec des coûts « discrets » exorbitants à la moindre réparation. Enfin, troisième risque, l’obsolescence liée à l’électronisation intensive des véhicules. Pour les constructeurs, le choix est cornélien : suivre cette voie ou perdre en compétitivité. Il a déjà été tranché et le moteur de la finance ronronne.
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