La situation des Restos du Coeur a secoué notre pays. D'autres associations caritatives s'époumonaient en cris d'alarme avant que la foudre s'abatte. Le dernier baromètre de la pauvreté et de la précarité du Secours populaire français (SPF) confirme que près d’un Français sur trois peine à faire trois repas par jour. Une enquête conjointe du CREDOC, de l’INRAE et de l’université de Bordeaux montre que 16% de nos concitoyens ne mangent pas à leur faim, contre 12% un an auparavant. Seulement un tiers des Françaises et des Français déclare « manger tous les aliments qu’ils veulent », contre la moitié en 2016. Un scandale dans un pays où les dividendes versés ont augmenté de 13% pour atteindre 46 milliards d’euros. Un scandale, alors que les dépenses militaires vont bondir de 32 à 44 milliards - par an ! -, 2 000 enfants vivent dans la rue et ne parviennent à se nourrir que grâce à l’aide alimentaire. Voilà une vraie et terrible violence : la privation du droit à la nourriture !
On mesure aussi l’hypocrisie d'un pouvoir qui dit verser des subventions à des associations qui aident des personnes mises dans la misère par sa politique. Hypocrisie aussi celle du « charity business » d'un archi-milliardaire. Il est donc urgent d'agir pour un droit humain fondamental ; un droit qui est à la hauteur de celui conquis à la Libération avec la Sécurité sociale. Celui pour toutes et tous de se nourrir convenablement : le droit à une alimentation adéquate en quantité et en qualité sur les plans gustatif, diététique et sanitaire. Les punaises de lit pullulent actuellement dans les médias. Et c'est la faute aux « sales » pauvres ! Pas une broquille sur les punaises de délits qui infestent les hauts-lieux, pondeuses pléthoriques de délits contre l'humanité.
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