Le budget de la présidence de la République « a dérapé » en 2023 de manière inédite, en raison principalement des dépenses liées à ses déplacements, relève dans une note le président de l'Observatoire de l'éthique publique. Pour l'année en cours, ce budget « voté à hauteur de 114,4 millions d'euros » pourrait atteindre « entre 123 et 127 millions », souligne ce vérificateur du train de vie de l’État, et à qui l’Élysée n'a pour l'heure donné que des explications « encore partielles et parfois emberlificotées ».
L'augmentation « entre 12 et 15% » par rapport à l'année précédente est essentiellement due au fait que « ce sont les dépenses de déplacements qui explosent », à 23 millions au lieu des 16 prévus selon des estimations officielles fournies dans le cadre du projet de loi de finances 2024. « Si le Président doit disposer des moyens nécessaires à son activité, dont on admet volontiers qu'elle varie en fonction de l'actualité, il est important qu'il le fasse au meilleur coût », précise la note. Mais, le roi roule carrosse.
Les dérapages de l'année 2023 sont « du jamais vu depuis qu'existe un budget présidentiel », alors que « la réorganisation des services […] avait pour finalité un fonctionnement plus efficace et économe ». Un document, annexé au projet de loi de finances 2024, précise qu'un ensemble de mesures pour maîtriser les dépenses de la présidence devraient permettre « de ramener le niveau d'atterrissage [sic] 2023 » de 127,4 à 122,9 millions d'euros. Dans une interview au Point, en août dernier, Macron : « Quand je regarde la structure de nos dépenses publiques, au-delà des dispositifs de soutien exceptionnels face aux crises, où sont les coûts ? De nos dépenses sociales*, essentiellement ». Cherchez l'erreur.
* 15 Milliards € pour le RSA contre 80 Mds € d'exonération de cotisations sociales pour les entreprises.
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