Manger sain pour rester en bonne santé est devenu « mission impossible » pour des millions de ménages. Une récente étude montre qu'en un an, un panier répondant aux préconisations du Plan national nutrition santé (PPNS) a augmenté de +15,9 %. Face à cette flambée des prix, 29% des français déclarent devoir sauter un repas par manque d’argent et 43% - 55% en milieu rural - disent avoir déjà renoncé à certains aliments et produits alimentaires.
L’objectif affiché du « Trimestre anti-inflation » (TAI) était de permettre au plus grand nombre de « passer la vague inflationniste ». Force est de constater que l’amical appel du pied du gouvernement aux distributeurs à contenir les prix sur les produits recommandés par le PNNS est resté lettre morte. Prévu de prendre fin le 15 juin, le TAI a été prolongé jusqu'à la fin de l'année à la demande de la grande distribution. Philanthropisme ? Que nenni !
Dans la jungle des prix bloqués, coûtants, labellisés « TAI » ou à moins de 1 ou 2 euros, des produits ultra-transformés, rendus par diverses pratiques obliques* « abordables » financièrement, ont pris la place d’aliments sains dans nos paniers. S'y ajoutent les trompeuses « bonnes affaires ». Une certitude : la guerre à outrance entre distributeurs pour paraître le moins cher n’a pas profité aux consommateurs. S'y s'ajoute celle - de tranchée - des 75 magnats industriels de l'agro-alimentaire, dont « deux ou trois seulement »**, selon Bercy, ont entamé des négociations sur leurs propres prix avec les distributeurs. Certains se goinfrent, d'autres font maigre.
* Diminution des quantités… entre-autres.
** Au nombre desquels, jusqu'à plus ample informé, ne figure pas le céréalier aubois Groupe Soufflet (InVivo) qui, après avoir augmenté le prix de son malt en 2022, a acquis pour 1 milliard d'euros un concurrent australien, faisant de lui le leader mondial du malt, « secteur très rentable » (Les Échos – 03/07/2023).
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