Mais à quoi les « gens d'en bas » ont-ils donc la tête ? Des tintamarres de casseroles pour chaque déplacement du « tiers- président » (d'un gros tiers des électeurs) ! Mais le bruit de casseroles, il y est habitué. S'il ne fallait retenir qu'une seule promesse de campagne, la « moralisation » obtiendrait la palme. Car la moralisation macroniennne n'a été qu'une suite d'affaires, un charivari de casseroles judiciaires. En février, un mensuel en recensait plus d'une trentaine. Ministres, conseillers, élus… la macronie a son palmarès – pour l'instant - onze condamnations, huit mises en examen et douze enquêtes en cours. Lorsque, Macron disant que les casseroles sont faites pour la cuisine, il fallait comprendre sa « cuisine politique ».
Dans l'Hérault, un préfet zélateur et godillot a interdit « l'usage de dispositifs sonores portatifs » à l'occasion d'une visite présidentielle. Telle n'est pas la définition du mot casserole dans le dico. Quelle satisfaction d'apprendre que je fais cuire mes pâtes dans un dispositif sonore portatif. Aussi je suis déçu. Jamais la galetouse ne m'a chanté l'air de la Reine de la Nuit*, pas même une seule fois joué l'accorte Marche Turque* : je me suis fait avoir. Je vais lui taper le cul.
À suivre la logique du préfet anti-boucan, la voix et le cri étant l'émanation d'un dispositif sonore portatif, et intégré, on pourrait aussi bâillonner ou museler les manifestants. J'exagère ? Pas si sûr. Cela a commencé, avec des subterfuges permis par une constitution partie en capilotade, par la privation de leurs voix aux parlementaires. Le grand silence. Celui de tout un peuple muet et docile. Le rêve pour Macron. Pour nous autres d'en bas, le cauchemar a déjà commencé.
* Dans l'opéra de Mozart, La Flûte Enchantée – Marche Turque du même Mozart.
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