« Ici l'ombre », aurait pu dire Bompard qui avait demandé des éclaircissements aux communistes en congrès. Fiat lux, et la lumière fut, quand Roussel l'a espièglement invité à s'occuper de ses oignons, tout en lui plantant une banderille sur le fonctionnement de l'auberge espagnole à l'enseigne d'une lettre grecque ; sigle sibyllin sorti d'on ne sait trop quelle cervelle tire-bouchonnée. Bompard a rétropédalé, ne voulant pas, a-t-il dit, « se fâcher » avec les communistes. Peut-être aussi, espérons-le, pour ne pas boucher les tuyaux car, si Roussel n'entend pas jeter le bébé, il souhaite « changer l'eau du bain ».
En 1934, après avoir conclu avec la SFIO le « Pacte d'unité d'action antifasciste », Thorez avait fait tousser les socialistes en proposant, trois mois plus tard, « l'alliance des classes moyennes avec la classe ouvrière » dans un rassemblement, non pas seulement ouvrier mais « populaire ». Cette invite indirecte aux radicaux - une hérésie ! - renforça l'armature du futur Front Populaire, avec un succès inattendu (Blum lui-même l'a écrit) aux législatives de 1936. L'appel du Congrès de Marseille à la même portée que celui de Thorez qui voyait déjà à son époque un électorat, qui se sentait laissé pour compte, chercher secours à l'extrême droite.
La Nupes n'est pas une haridelle à usage exclusif, Rossinante d'un Don qui chiotte borné et égotique. Changeons donc l'eau du bain, ouvrons aussi les fenêtres. « Plus de lumière, plus de lumière » a dit Goethe expirant. C'est vers la lumière de nouveaux Jours Heureux que nous sommes invités à regarder pour guider nos luttes. Et pour bannir les ténèbres fascistes et les obscurantismes.
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