SOS SYSTÈME DE SANTÉ

SOS SYSTÈME DE SANTÉ

30 décembre 2022
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Aube - Hôpitaux

Les années passent et notre système de santé continue de s’effondrer, alors que nous traversons une triple menace. Celles d’une diffusion à haut niveau du coronavirus, d’une épidémie de bronchiolite aiguë et d’une épidémie de grippe saisonnière.

Tel un cruel révélateur, l’inquiétude des autorités face à cette nouvelle épreuve sanitaire en dit long sur l’ampleur du moment. Tandis que le ministre de la Santé, François Braun, parle d’ « un cap difficile à passer », l’urgentiste Patrick Pelloux évoque pour sa part une situation « jamais vue », même au plus fort de la crise du Covid. Et il avertit : « Nous ne sommes pas au bord de la saturation, nous sommes totalement saturés ».

En vérité, partout sur le territoire, les conditions d’accès aux soins ne sont plus tenables et deviennent dangereuses pour les patients, plus ou moins mis en danger selon les circonstances.

Le nouveau monde ressemble furieusement à celui d’avant… en pire !

On ne dira jamais assez la responsabilité des gouvernements successifs et le manque d’anticipation de l’actuel exécutif. Depuis mars 2020, date du premier confinement, non seulement rien n’a changé, mais tout paraît plus encore sombre et en voie de démembrement accéléré.

Une affligeante constatation s’impose : pour les soignants, le « nouveau monde » ressemble furieusement à celui d’avant… en pire ! Soyons sérieux. Le problème vient-il de l’afflux de patients dans les services, ou du manque de places dans les hôpitaux ?

N’oublions pas que 100 000 lits ont été supprimés en vingt-cinq ans et que, aujourd’hui en Île-de-France, environ 30 % des lits restent désespérément fermés par manque de personnel. L’idée d’un pays « déclassé » ne vient pas de nulle part, quand bien même la protection de la santé figure dans notre Constitution.

En sommes-nous toujours dignes ?


Hôpital de Troyes

« LA POPULATION DOIT S’EMPARER DE CE SUJET »

« Ne venez plus aux urgences », titrait la semaine dernière la presse locale dans laquelle, les personnels de santé de l’hôpital de Troyes ont hurlé leur détresse face à une situation humainement insupportable tant pour eux que pour le public. En fait ce qui se passe à Troyes, n’est rien d’autre que la froide réalité de la déliquescence du système de santé observé au niveau national.

Le témoignage poignant des soignants troyens permet avant tout de mettre la réalité a nue : un personnel à bout qui ne peut plus répondre à la demande ; « comment voulez-vous avoir le temps de faire la toilette, lorsque l’on n’a même pas le temps de donner à manger à tout le monde. Les patients sont tous alignées en rang d’oignons, séparés par des paravents, quand il y en a. Ils reçoivent leur toilette dans ces conditions » (..) « On se retrouve avec des scènes de médecine de guerre ! la population doit s’emparer de ce sujet. C’est trop grave ». Dans leur témoignage, les soignants troyens insistent bien sur le manque de lit et de moyen humain : « au-delà même des 200 passages/jour aux urgences, c’est bien le manque de lit qui fait que nos malades restent trois jours sur des brancards » et ce sont souvent « des personnes âgées en mauvais état ».

Derrière ces mots durs, il y a des choix que n’assument pas les décideurs politiques qui les ont faits. Cela fait plus de 20 ans que les politiques libérales mises en oeuvre détruisent l’ensemble de nos services publics. Le manque de lit et de personnel à l’hôpital, ce n’est pas nouveau. Pourtant à chaque réforme votée on s’enfonce un peu plus dans la mauvaise direction. Une des plus symboliques est la réforme de 2004, La t2a (tarification à l’acte) qui a introduit la notion de rentabilité dans les établissements de santé et la concurrence entre ces derniers au détriment de l’hôpital public qui a des contraintes de fonctionnement que n’ont pas les établissements privés qui se désengagent des activités les moins rentables. En fait, ce qui se passe aujourd’hui dans les services publics de l’énergie et des transports est comme dirait l’autre du « même tonneau ».

Passy-Connh

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