Décembre est le mois de la laïcité. On plante beaucoup d’arbres, symboles de la séparation de l’église et de l’État et de la liberté de conscience. Le Grand Orient de France avait organisé une conférence sur ce thème à l’Hôtel de ville de Troyes où trônent les bustes de Jaurès et de Guesde, rappels de la présence à Troyes de ces grands tribuns. Jules Guesde, pourtant très à gauche, n’a pas voté la loi de 1905 (ce que rappela l’orateur) bien qu’il fût pour la séparation et pour « la liberté d’écrire et de dire », car tout ce qui vient de l’état bourgeois est suspect, dit-il. Il est pour supprimer le budget des cultes et le retour à la nation des biens appartenant aux églises, se référant en cela à la Commune. Cette loi fut certes un progrès mais elle n’a pas réglé la question sociale comme le souhaitait Jaurès. Elle a ignoré la question démocratique de l’égalité des droits hommes/femmes. Il a fallu attendre 1945 pour que le CNR propose le droit de vote des femmes (décret de Fernand Grenier, ministre communiste). Quant à la liberté de conscience, je pense certes ce que je veux, je dis et j’écris ce que je pense, mais M. Bolloré (entre autres) quand il dit et pense, parle à des millions de personnes parce qu’il a les moyens de se payer tous les media qu’il veut. Ma liberté de conscience est le millionième de la sienne.
Effondrement des services, de proximité. 40 % des communes du Grand Est ont perdu leurs petits commerces depuis 1980. 61 % d’épiceries en moins. Même le boulanger arabe a disparu. Dans le même cyclone sont disparus, les instits, les infirmiers, les pharmaciens, les percepteurs, les postières. Tout se passe maintenant chez Leclerc ou Carrefour. Un jour, on y ouvrira des écoles.
Il n’y a pas que les petits commerces qui disparaissent, on apprend que le président Rottner et 3 vice-présidents sont démissionnaires.
Promis, juré, ils puniront ces salopiaux de Qatariens en boudant les matches de foot. Pourtant samedi, dimanche et lundi ce fut un déluge de pages et de commentaires sur le Mondial. Et nos lecteurs ? À l’impossible nul n’est tenu.
Les Argentins ont gagné le pompon. Ils prennent leur pied maintenant. Ils vont faire la fête, dit le journal. Extraordinaire. Et c’est Noël en plus. On en reste bûche bée.
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