Les joueurs iraniens silencieux pendant l’hymne national en soutien aux victimes de la répression dans leur pays ; les Allemands se bâillonnent de la main pour protester contre la FIFA qui a interdit aux capitaines de porter le brassard « One Love »* ; les joueurs anglais, opposés ce jour-là à l’équipe d’Iran, posent un genou à terre en signe de solidarité avec leurs adversaires et pour « défendre les droits humains ». Et les bleus du pays des Droits de l’Homme ? Rien, nada : « Il faut respecter le pays hôte », a dit en substance leur capitaine.
En 2017, la joueuse ukrainienne d’échecs Anna Muzychuk, double championne du monde, sachant qu’elle perdrait ses titres, refusa de concourir aux championnats qui avaient lieu en Arabie Saoudite. En 1968 aux JO de Mexico, Tommie Smith et John Carlos, contre la ségrégation, lèvent le poing du « Black Power » sur le podium. Ils ont une statue sur le campus de l’université de San Diego. Sans oublier la gifle symbolique - et politique - à Hitler de Jesse Owens à Berlin en 1936.
Bien sûr il y a « Le Sport », opportun écran en l’occurrence, où le film projeté laisse transparaître les ombres chinoises des maquignonnages financiers. La France conservera-t-elle son titre ? « Plutôt mériter les honneurs et ne point les avoir que de les avoir et ne point les mériter », dit un proverbe Portugais. Et si, par bonheur… ils pourront, le coeur léger, entonner : « le jour de gloire est tarifé ».
* La FIFA a prévenu que le brassard n'étant pas conforme, des amendes pourraient être infligées. Ce à quoi des fédérations ont répondu qu'elles étaient prêtes à les payer.
El Carretero
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