QUAND LE TOURNEVIS RIPERA

11 novembre 2022
par Remi
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À Los Alamos où furent machinées les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, une expérience, mi-sérieuse, mi-bravade, consistait à provoquer manuellement, pour un très bref instant, la fission nucléaire. L’ustensile principal était… un tournevis utilisé, après les avoir rapprochés, pour séparer les éléments radioactifs. On nommait par fantaisie cette manipulation « chatouiller la queue du dragon ». Un jour, le tournevis ripa. Le scientifique et les personnes dans la salle furent tous sévèrement irradiés. Le premier, qui prit dans l’affolement ses mains pour pallier le pire, mourut neuf jours plus tard.

La semaine dernière, en pleine séance de l’Assemblée Nationale, un élu du RN a éructé un abject propos raciste contre le député LFI, Carlos Martens Bilongo. Me sont revenus à l’esprit ceux, tirés au même tonneau, proférés par le bistrotier d’extrême droite Vernet en séance du Conseil municipal de Romilly contre notre camarade Fethi Cheikh. Ils lui ont valu condamnation et amende… qu’il n’a toujours pas payée.

« Dérapage », a-t-on vite argué pour ouater le furoncle qui faisait mal au cul de l’extrême droite à l’Assemblée Nationale. « Chassez le naturel, il revient au galop » aurait été plus judicieux.

Les étals aguicheurs d’un parti qu’on prétend « comme les autres » camouflent son atavisme pour l’idéologie des Hitler, Mussolini, Franco et successeurs. La « banalisation » est un hochet pour les gobe-mouches et l’alibi d’apprentis-sorciers de la politique. « Il n’y a pas, il n’y a jamais eu et il n’y aura pas de « on » avec l’extrême droite », a dit Roussel après les chants de coqs insoumis, que la tartuferie politicienne d’un vote de motion de censure par le RN a mis en joyeuseté.
À trop vouloir chatouiller la queue du dragon, chez nous aussi, un jour le tournevis ripera.

RÉMI

PISSER DANS UN VIOLON

PayPal, Tesla, SpaceX... pour les plus connues des sociétés entre les mains - ou passées entre avant juteuse revente - d’Elon Musk, l’homme le plus fortuné du monde avec 250 milliards $. Il vient pour 44 petits milliards $ de gober Twitter. Elon Musk ne paye pas un fifrelin d’impôt sur le revenu ; il n’a pas de salaire et a thésaurisé à grandes brouettées de stock-options qu’il a engrangées. Rien que pour Tesla, la capitalisation boursière avoisine aujourd’hui les 950 milliards $. Autant dire que, pour le « serial-entrepreneur », le travail n’a d’autre valeur que celle produite par les indices boursiers de sa nébuleuse de sociétés.

Mais pour notre Crésus, un sou est un sou. Il a donc décidé de se payer sur la bête en « remerciant » la moitié des 7 500 salarié.e.s du réseau social. À la hache ! Un mail à l’adresse personnelle des virés, à leur adresse professionnelle si le fait du prince leur est clément. Certains, sans autre forme de procès, ont été déconnectés des réseaux de l’entreprise. La loi américaine prévoit pourtant un préavis écrit d’au moins 60 jours en cas de licenciements collectifs. « J’ai passé la nuit [3-4/11 – ndlr] à voir des personnes talentueuses, bienveillantes, travaillant dur, disparaître du système les uns après les autres et je ne sais pas quoi dire », témoigne une rescapée, la gorge nouée par le sort que lui réservera le « social-killer ».

Car après le pilonnage brutal, qui n’a éliminé pour l’instant que 15% du personnel, on vit chez Twitter dans l’appréhension des frappes chirurgicales à venir ; furetages tous azimuts en quête de « fautes » pour rabioter les indemnités des prochains licenciés. Musk, qui a déjà lourdé la plupart des porte-parole de l’entreprise, a dû s’expliquer lui-même : il n’avait « malheureusement pas d’autre choix ». Moraliser le capitalisme ? Et pisser dans un violon ?

EL CARRETERO

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