On allait voir ce qu’on allait voir ! La transhumance des entreprises occidentales mettrait Poutine sur les rotules. Les mois ont passé. Des chercheurs de l’université américaine Yale mettent un bémol. Un peu plus de 60% des sociétés parties nicher outre-Caucase ont repris leurs cliques et leurs claques.
Si une trentaine d’entreprises françaises ont quitté la Russie, nous sommes loin d’un retour massif au bercail. Les expatriés réfractaires : Auchan, l’équipementier de tennis Babolat, Bonduelle, Clarins, Dessange, Etam, Eutelsat qui fournit de la TV par satellite, Faurecia, la société de forages Foraco, le groupe Savencia (anc. Bongrain), Heliski Russia de Chamonix - cul et chemise « avec des personnes sanctionnées telles que l’oligarque Oleg Tinkov » -, Cacharel, La Redoute, Lacoste, Legrand, Leroy-Merlin, Mod’s Hair, Orano, Jean-Louis David, Bic, Valéo, Vinci, Véolia, Lactalis des Bernier, récidivistes en produits laitiers frelatés, Le Duff (Brioche dorée, Bridor…) qui disait en avril au JDD « n’avoir plus rien là-bas ». D’autres font mi-chèvre mi-chou : Accor, Air Liquide, Blablacar, Boiron, Engie, Limagrain, Seb, ID Logistics, le laboratoire Servier, Sanofi, Technip Energies, Yves Rocher, Danone, Bureau Veritas, Geodis, la banque BPCE, Saint-Gobain et TotalEnergies.
Et le local de l’étape ? Soufflet devenu, après épousailles d’intérêt, In Vivo-Soufflet. Le 5 juillet, le président d’In Vivo affirmait à la presse que les trois sites en Russie, qui font partie de la dot Soufflet, continuaient de fonctionner : la malterie de Saint-Pétersbourg, en cheville avec le brasseur russe Baltika, et deux entités à Griazy et Lakinsk.
Tous ces lascars sanglotent à la balalaïka leurs affres pour les employés sur place. Je subodore un souci plus prosaïque : le profit.
RÉMI
Je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer. Comme beaucoup, j’ai reçu tous mes vaccins contre la Covid. Je ne voulais pas passer pour un réfractaire, un complotiste, pire un sournois propagateur asymptomatique. Tout de même, j’ai attrapé deux fois la maladie. Formes bénignes grâce à la vaccination, m’a-t-on dit.
Je l’ai échappé belle. BioNTech, qui s’était associé avec Pfizer, pour commercialiser son produit, vient d’annoncer qu’un « traitement contre le cancer est dans [leurs] cordes » et disent possible un vaccin « avant 2030 ». Merck et Moderna promettaient deux jours avant un vaccin contre le cancer de la peau dès l’année prochaine. La course aux oeufs d’or est réouverte.
La Covid repart de plus belle dans un assourdissant silence des pouvoirs publics. On eût pu penser qu’on faisait des pieds et des mains dans les labos pour rendre plus efficients leurs élixirs. Mais les laboratoires pharmaceutiques prospectent de nouveaux filons.
Au diable la Covid qui a fait passer le bénéfice net de BioNTech - pour ne citer qu’eux - de 15 millions en 2020 à 10 milliards d’euros en 2021 ! La rente à ses exigences sur lesquelles les actionnaires n’en rabattent pas. Parions que la prochaine période va être touffue d’annonces mirifiques. Pour les malades ?
MAURICETTE
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