CNR, LA RÉPONSE DU PCF

CNR, LA RÉPONSE DU PCF

9 septembre 2022
Catégorie(s) :

Politique

Le Président de la République a invité le PCF à participer au Conseil National de la Refondation. Nous publions la réponse de Fabien Roussel, son Secrétaire national.

Monsieur le Président de la République,

J'ai bien pris connaissance de votre courrier invitant le Parti Communiste Français à être représenté au sein du Conseil national de la refondation que vous allez mettre en place.

Vous connaissez la volonté constante du PCF, de ses parlementaires et de ses élus, de travailler à la défense des intérêts de la nation, et au rassemblement en ce sens de ses forces vives, du monde du travail et de la création. Nous sommes à ce titre très attachés au développement du débat démocratique. Nous considérons à ce titre urgent de permettre à notre peuple de retrouver sa pleine souveraineté. Cela suppose en particulier de redonner de véritables pouvoirs à l'Assemblée nationale, au Sénat, au Conseil économique et social et environnemental et de respecter ces institutions.

À ce titre, les députés et sénateurs communistes ont été largement échaudés par les débats de ce mois de juillet sur la loi « Pouvoir d’achat » lors desquels aucun des amendements portant sur la revalorisation des salaires n’a été retenu. Refonder notre vie démocratique nécessite également de s'attacher à une véritable décentralisation de la vie publique, respectueuse à la fois des principes d'unité et d'indivisibilité de la République, comme de celui de libre administration des collectivités locales. Cela exige enfin que l'Union européenne reconnaisse la souveraineté des peuples et des nations, afin d'être au service de leur libre coopération.

La situation du pays, que nous considérons comme extrêmement dangereuse, les crises que traversent le monde et l'Europe avec leurs conséquences dramatiques, exigent une véritable révolution démocratique, réunissant tous les acteurs politiques, sociaux, économiques, scientifiques, culturels autour d'objectifs partagés visant l'épanouissement de notre vie collective. Nous constatons toutefois que le projet dans lequel vous inscrivez votre quinquennat ne va pas dans ce sens. Loin de l'enrayer, il va plutôt aggraver la profonde crise démocratique qui fracture la France.

Le Conseil national de la refondation, tel que vous le présentez et tel qu'il est appelé à relayer vos choix pour le pays présente tous les risques d'éloigner davantage nos compatriotes de la politique. D'ores et déjà, là où le Parlement devrait animer un grand débat national sur le dépassement de la crise énergétique ou sur la sécurité collective en Europe, vos principales décisions sont arrêtées dans le secret des conseils de Défense.

Là où la France devrait pouvoir maîtriser ses politiques publiques et donc son destin, construire des réponses ambitieuses aux besoins populaires, s'appuyer sur ce qu'il demeure de ses extraordinaires atouts, sur ses services publics, sur sa protection sociale, sur son potentiel de production et de recherche, ce sont une fois encore les injonctions de la Commission européenne qui s'imposent poursuivant les logiques de privatisation et de faibles salaires.

Là où nos collectivités territoriales, et notamment nos communes et nos départements, devraient être considérées comme d'indispensables leviers pour promouvoir la démocratie locale, c'est encore une fois leur autonomie financière et leurs moyens qui sont affaiblis.

Enfin, là où les immenses richesses devraient être mobilisées pour l'intérêt commun, ce sont les conseils d'administration de grandes multinationales qui voient sans cesse renforcée leur mainmise sur nos grandes filières, au nom d'une rentabilité financière qui a déjà tant affaibli nos capacités productives de recherche et d'innovation.

Dans ces conditions, nous ne pouvons pas participer à votre Conseil national de la refondation, qui exprime de toute évidence l'intention de contourner un Parlement dans lequel votre parti ne dispose pas de majorité, et dont les finalités sont d'emblée déterminées par vos choix politiques. Le Parti communiste français ne s'est jamais soustrait au débat pluraliste lorsque les intérêts de la France et de nos concitoyens sont en jeu. Nous serons, par conséquent, toujours disponibles, au Parlement, dans toutes les institutions, dans les territoires et dans les entreprises, pour confronter les projets en présence et répondre ainsi à la demande de démocratie qu'expriment les Françaises et les Français, à chaque fois qu'ils en ont l’occasion.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l'expression de ma très haute considération.

Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF

 

 

 

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