Réchauffement climatique
Nous y sommes, c’est la fournaise. Des immensités de forêts, poumons de notre nature, sont avalées par des méga-feux. Sans le courage, l’abnégation et le savoir faire de nos pompiers, ce serait encore pire. Ces feux obligent des milliers de familles à laisser leur maison ou leur camping pour fuir. Mardi, les 40° ont été épassés dans l’Aube où l’on ressentait l’odeur des fumées de Gironde.
La terre est toute craquelée et les murs se fissurent sous l’effet des gonflements et des dégonflements des terres argileuses. Les champs jaunissent à vue d’oeil sous le regard incrédule des animaux étreints par le stress, tenaillés par la faim et la soif. Les cours d’eau s’assèchent et les poissons étouffent. Quand le soleil ne brûle pas, la grêle massacre les cultures et les maisons. Nos corps s’épuisent. Nos poumons sont atteints par des pollutions de l’air dont on connaît encore peu les effets secondaires. Tout juste sait-on déjà que celle-ci provoque 48 000 morts en France par an.
Oui, c’est la fournaise ! Elle est mondiale. Le dérèglement climatique ne choisit pas sa patrie. Il fait mal. Très mal. Nous sommes de la même humanité, nous sommes entrés ensemble dans une nouvelle ère. Un moment où la combinaison des activités humaines sur la nature (l’anthropocène) et du système politique avec la concurrence, la compétition, le productivisme capitaliste débridé, l’organisation par les mastodontes du commerce d’une consommation prédatrice (le capitaloscène) saccage, détruit, menace l’avenir de notre humanité commune.
Pas d’autres choix que de diminuer les émissions de gaz carbonique.
La question est de savoir quelles orientations politiques seront prises pour mettre à la disposition des uns et des autres les moyens de faire face au péril qui s’avance. Quels services publics ? Quelle politique de l’eau ? Quels choix nouveaux pour les paysans – travailleurs ? Quels systèmes productifs nouveaux ? Quels systèmes de transports inventer avec les travailleurs et les scientifiques ? Quel type de logements ? Quelle ville demain ? Fondamentalement il n’y a pas d’autres choix que de mettre toutes ces questions sur le tapis : diminuer les émissions de gaz carbonique et lutter contre les effets dévastateurs de leur concentration.
Or, il faut une surdose de cynisme et être imbibé des pires dogmes ultralibéraux pour qu’ ici, dans un mélange d’imprécisions et d’improvisations, de calculs politiciens et d’espoirs en de juteuses affaires, on réhabilite des centrales à charbon et on va supplier les monarchies du golfe d’ouvrir en grand les robinets du pétrole, tout en s’agenouillant devant l’oncle Sam pour lui acheter son pétrole et son gaz de schiste.
Les mêmes viennent discourir devant les caméras la larme à l’oeil sur les effets du réchauffement climatique. Quelle honte ! Les multinationales de l’énergie n’ont que faire de l’avenir humain. Leur souci est de sécuriser l’avenir de leurs profits. La guerre en Ukraine est pour eux une « opportunité » comme on dit dans les salons huppés et les conseils d’administration des majors du pétrole et du gaz.
Les enjeux civilisationnels sont énormes : diversifier nos productions d’énergie en investissant avec les chercheurs et les salariés dans le nucléaire de demain et les énergies renouvelables, de l’hydraulique, au solaire, à la marémotrice et l’hydrogène. Développer le rail contre les camions, rénover des centaines de milliers de logements, impulser un programme européen de plusieurs années pour l’agro-écologie et l’adaptation de la production agricole aux modifications climatiques, modifier les processus industriels avec les salariés, les cadres et les chercheurs.
La fournaise nous appelle à l’action. Une action internationale unie.
L’objectif d’une telle métamorphose doit viser à améliorer le bien-être, la qualité de vie, la santé humaine, animale et améliorer la biodiversité. Notre monde a besoin d’un grand projet humain de paix, de justice sociale, de démocratie et de métamorphose écologique. Il a besoin d’inventer dans le débat et dans d’expérimentation un grand projet d’avenir. Un projet sécurisant le monde et l’avenir des générations futures.
Voici, un processus à construire : celui allant vers une sécurité humaine globale. Loin des divisions, loin de la minorité des affairistes, loin des dogmes capitalistes. C’est un autre monde qu’il faut inventer. Un monde dans lequel enfin les êtres humains, la nature, les animaux priment en toute chose. La fournaise nous appelle à l’action. Une action internationale unie, comme ont commencé à la faire les jeunes pour le climat. Une action qui doit changer d’échelle pour porter « l’après capitalisme ».
Après le féodalisme puis le capitalisme, vient le temps du commun. Et le plus tôt sera le mieux pour empêcher bien des souffrances à des milliards d’êtres humains.
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