Au dernier Conseil municipal, le maire de Romilly a piqué une crise contre notre camarade Fethi Cheikh. L’élu PCF corrigeait à juste raison un euphémisme consistant à qualifier de « sauvegarde » un plan supplémentaire d’austérité : « Il faut appeler un chat, un chat », lui a-t-il dit.
Le colérique Éric, parrain de Zemmour (pour le bien de la démocratie) et qui a minaudé un compliment à l’extrême droite du Conseil pour son soutien, a entonné la liturgie de l’antienne anti-communiste. Joë Triché avait eu droit à un « M. Gromyko ». Fethi, lui, au grand orgue de la barbarie de Staline, d’après la partition des Furet & Courtois.
Notre facétieux camarade a allumé un second pétard en poursuivant, qu’avec son « plan », le maire ne sauvegardait rien mais cassait tout. Car, entre deux fulminations fuligineuses, il casse à tour de bras les associations, le service social et l’emploi communal, les classes de neige, le portage à domicile des repas…
Ferme les foyers en hiver, coupe l’éclairage public la nuit, augmente les tarifs de services municipaux. Là où Éric Vuillemin passe, le service public trépasse. Et le privé ramasse.
Toute colère dehors, il a crachouillé le catéchisme de la droite, archi-connu tant il est prêché à tout bout de champ : y’a plus d’sous ! Ben si y’en a, l’a contredit l’élu communiste, chiffres à l’appui comme quoi d’autres choix sont possibles.
Le maire thatchérien pense qu’il n’y a pas d’autre alternative que ce qu’il décide. Au pied du mur, il incante Budapest et Prague, mais omet Pinochet, Videla, la petite vietnamienne hurlant sous le napalm ou, aujourd’hui, les enfants palestiniens tués et emprisonnés.
S’est-il donné comme devise : « La Ville, c’est moi » ? La royauté fait tourner bien des têtes par les temps qui courent. Elle en a fait tomber par le passé.
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