J’escorte la campagne électorale avec délices. J’ai un peu l’impression d’être la mouche du coche, tant sont bruyants les équipages des candidats et ma voix si frêle. Les tambours battent son plein. Menuel a déjà trouvé son remplaçant : pleine page dans l’Est-Éclair pour
Gatouillat « notre futur député ». Villemin qui s’y voyait déjà est dépité et sonné. Il se met en réserve pour des jours meilleurs. Il manque de clarté, ce gus, il peut nous filer entre les doigts, dit le chef des Républicains. Un jour Macron l’adoube, un autre jour il rejoint Ciotti qui penche pour Zemmour.
Côté gauche, il y a un progrès. La social-démocratie se reconstitue. Elle va de Macron (grand preneur d’otages socialistes) à Mélenchon. Ségolène Royal vient de nous le confirmer. C’est une femme qui trouve énormément de qualités à des tas de gens qui pourraient lui procurer un siège de députée, le jour venu. Encore faut-il miser sur le bon cheval. Son féminisme aigu lui avait désigné Pécresse, au grand dam d’Hidalgo en peine dans les sondages. Mais l’auréole de Pécresse pâlit. Ségolène s’était alors découverte très écolo et avait adoré un temps Jadot.
Restait Mélenchon dans la famille, à qui elle attribue des tas de qualités, certaines véritables, d’autres plus secrètes comme d’être un inconditionnel du système Mitterrand. On connaît le bonhomme qui signa le Programme commun pour piquer 3 millions de voix au PCF. Un
système qui conjugue rouerie, peaux de banane, intrigues et populisme. C’est la social-démocratie reconstituée avec ses tendances et sa rage de gagner en écrasant adversaires ou alliés, celle qui a inventé Macron et cassé la gauche.
Une chose est sûre, elle n’appellera pas à voter Roussel. Il est incompatible avec le libéralisme.
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