Depuis une trentaine d'années le centre-ville de Romilly est en grande souffrance. Le développement de la zone de l'ancien aérodrome avec le transfert de nombreuses activités du coeur de la ville vers “ la Belle Idée ” n'est pas étranger à cette situation. La Boule d'Or avec la rue Gornet-Boivin était l'âme de Romilly, alors qu'aujourd'hui plus grand chose n'incite à y venir.
À cela, on peut y ajouter la perte de milliers d'emplois dans la bonneterie due aux délocalisations et récemment encore, moins 250 emplois cheminots aux ateliers suite au transfert vers la zone de l'aérodrome et moins 70 au niveau du personnel communal. De plus, dans une ville malade du chômage, dans laquelle la précarité et la pauvreté sont en constante progression, le commerce du centre-ville ne peut pas être bien portant. Est-ce à dire qu'il n'y a rien à faire et qu'il faudrait attendre que ces problèmes se règlent pour agir ? Bien sûr que non ! Au niveau du Conseil Municipal des actions sont possibles pour redonner du souffle au centre-ville à condition de faire de bons choix.
Réhabilitation de l'ancien Franprix : le mauvais choix du maire de Romilly
Sur ce dossier, on peut dire qu'il a navigué à vue, ne sachant pas trop quoi faire. Il nous a parlé de l'installation d'un marché couvert puis d'une galerie marchande et maintenant, c'est Carrefour Express du rond-point Gambetta qui a fermé ses portes il y a quelques mois, qui devrait s'y installer c'est-à-dire à 300 m d'où il exerçait auparavant. Plus de deux millions d’euros dépensés pour ça. Une décision prise avant même que le manager embauché par le maire pour redynamiser le centre-ville n'ait rendu sa copie. Il a été licencié 4 mois après son embauche avec à la clé un préjudice financier pour la ville de 52 767 € (12 767 € de transaction avec le salarié licencié et 40 000 € de perte de subvention de la Banque des Territoires).
Pourquoi le projet porté par l'opposition de gauche n'a-t-il pas été mis en débat
Alors que la redynamisation du centre-ville est depuis des années une question récurrente, à aucun moment elle n'a fait l'objet au Conseil Municipal d'un réel débat de fond permettant de définir une véritable stratégie. Un dossier qui, au-delà des clivages, devrait pourtant rassembler toutes les bonnes volontés. Mais ce n'est pas la conception d’Éric Vuillemin. Pour lui, toute proposition qui émane de l'opposition de gauche est forcément une mauvaise idée, une mauvaise proposition.
L’agora : un beau projet pour le centre-ville qui méritait au moins le débat
La question du centre-ville a notamment été au coeur des enjeux des élections municipales 2020. La liste " ENSEMBLE POUR ROMILLY " emmenée par Fethi Cheikh ne s'est pas dérobée, au contraire ! Actions immédiates de moyen terme et de long terme étaient au coeur de leur projet. Toutes les opportunités devaient être saisies et étudiées. Le site Franprix et l’emprise des anciens ateliers SNCF en faisaient partie.
Sur Franprix, avec Jérôme Boutte au côté de Fethi Cheikh, un réel travail de fond a été réalisé aboutissant à l'idée de la création d'un foyer socio-culturel intergénérationnel : AGORA. Le nouvel équipement public avait l'ambition de faire venir du monde au centre-ville tout en proposant des activités multiples. Il devait être composé d'espaces de création, de salles d'événements et de réunions, de bureaux. L'AGORA devait devenir un lieu grand public tourné vers l'organisation d'événements culturels, festifs et familiaux. Un projet qui sortait vraiment des sentiers battus alors que la réflexion du maire se limite à remplacer un commerce par un autre commerce.
Alors, à quand un vrai débat, projet contreprojet au Conseil Municipal ?
La population Romillonne dans son ensemble le mérite car le devenir d'un centre-ville ne peut pas n'être que l’affaire des commerçants.
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