Le supplément Fémina du journal local propose cette semaine une page sur Notre amie la Sécu. C’est rapide mais l’essentiel est dit en ce qui concerne son rôle indispensable « Chacun finance selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».
Le hic, c’est que Fémina nous redonne la même fable en désignant, Pierre Laroque comme le fondateur de la Sécu. On a suffisamment démontré ici d’où nous vient cette fantastique avancée sociale que provoqua la promulgation des ordonnances d’octobre 1945 assurant les prestations : assurances sociales, retraites, accidents et maladies du travail, ou les fameuses allocs.
C’est le CNR, Conseil National de la Résistance, qui, en mars 1944, élabora la Sécu obligatoire et universelle. À la Libération, Pierre Laroque, haut fonctionnaire, fut chargé de mettre en forme cette loi issue des réflexions et des décisions de la Résistance. Le Général de Gaulle nomma Ambroise Croizat ministre pour la mettre en oeuvre. Et ce fut sous son impulsion et non sans difficulté, avec l’aide de la CGT, que fut bâtie la Sécurité sociale et ses caisses locales.
L'héritage de l'homme est en outre prodigieux : Comités d'entreprise, statut des mineurs, médecine du travail, conventions collectives, prévention... Un cortège impressionnant de lois et de réalisations sociales qui fondent l'identité et la dignité d'un pays. On appelait Croizat le " ministre des Travailleurs ".
Ceux qui veulent la disparition de cette institution ont intérêt, à ne pas rappeler ce passé glorieux qui a fondé la solidarité, l’universalité, et l’unicité de la Sécurité sociale, car elle a toujours été au coeur de l’affrontement de classes entre le capital et les forces progressistes.
Gommer Croizat fait aussi partie de cette stratégie.
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