Troyes Champagne Métropole a voté un budget 2021 qui ne répond pas aux enjeux sociaux et environnementaux qui sont devant nous. La crise sanitaire ne peut pas servir d’argument pour écarter les mesures essentielles pour l’avenir.
Anna Zajac et Jean Pierre Cornevin ont voté contre ce budget, et il ne se sont pas privés d’expliquer pourquoi. Le vote du budget est un acte politique majeur qui retrace les choix essentiels qui vont permettre de répondre ou non aux attentes de la population. C’est donc logiquement lors de cet exercice que les clivages politiques s’affirment.
De ce point de vue le budget de TCM est clairement marqué par l’orthodoxie budgétaire, chère à la droite avec toujours ces mêmes maux : la contraction des dépenses, sauf lorsqu’il s’agit de subventionner la sphère privée, ce qui fait passer les politiques publiques à côté de l’essentiel : le bien commun.
Comment par exemple, passé sous silence, l’octroi de 1.5 millions € sur deux ans pour participer à la capitalisation de l’école privée Y-school, les 835 000 € versés en plus chaque année à cet établissement pour équilibrer son budget, alors que les frais d’inscription de 8000 €/an par élève restent une sélection sociale insupportable.
En parallèle de ce choix politique les élu.e.s communistes ont dénoncé la faiblesse extrême de deux budgets essentiels de l'agglomération troyenne.
Concernant la collecte des déchets, toujours pas de trace de financement concernant la collecte incitative ou de collecte des biodéchets. Et comme s’il n’y avait pas d'urgence, ce budget est quasiment stable par rapport aux autres années. De quoi satisfaire l’appétit de l’incinérateur de La Chapelle St Luc qui est bientôt opérationnel ?
Quant au budget mobilités, transports, les investissements sont en baisse de 50%. Excusez du peu !
Un bus le dimanche pour aller à la messe
En cache misère, TCM annonce, l’expérimentation des bus gratuits le dimanche, avec l’objectif, « de faire découvrir le bus aux non abonnés ou non habitués et ainsi les amener à renouveler l’expérience en semaine. »
Une fausse bonne idée pour les deux élu.e.s communistes, qui pensent que pour envoyer un signe un peu conséquent, il faudrait au moins étendre cette mesure au week-end tout entier. Seulement ainsi il serait possible de tester l’intérêt des habitant.e.s pour le transport collectif en accès libre, ce qui le rend bien plus attractif, et d’en tirer ensuite des enseignements pour une véritable politique alternative de déplacement. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait un certain nombre de collectivités avant de généraliser la mesure à la semaine.
Qui prend le bus le dimanche ?
« J’ai peur que cette proposition de gratuité le dimanche ne serve à court terme qu’à enterrer l’idée même de l’accès libre généralisé. Ce n’est pas sérieux. » a déclaré JP Cornevin à l’annonce de cette mesure.
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