
Palestine
Lundi 29 septembre, Donald Trump s’est présenté en grand sauveur en développant ce qu’il appelle, avec beaucoup de modestie, « le plan Trump » pour organiser le cessez-le-feu à Gaza. Un plan de vingt points censé mettre en place la paix au Moyen Orient. La Dépêche de l’Aube vous propose un point complet sur la situation.
Un plan de paix adoubé par un criminel de guerre
Pour présenter son « plan historique » pour la « paix éternelle au Moyen Orient » (sic) Donald Trump a reçu en grande pompe Benyamin Netanyahou, premier ministre israélien, et a animé sa conférence de presse avec lui.
Rappelons tout de même que Netanyahou est accusé de crimes de guerre et est sous mandat d’arrêt international… visiblement cela ne pose aucun problème au président américain. Il y a, a priori, des criminels plus acceptables que d’autres.
Contre toute attente, plusieurs dirigeants dans le monde ont validé ce plan et félicité Trump pour son initiative.
C’est le cas du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, pour qui il est temps que « la violence cesse ». Pour rappel, l’Espagne est un des pays qui se sont le plus mobilisés contre le génocide perpétré par Israël.
La Chine a également apporté son soutien à la proposition américaine et évidemment, le Président français n’est pas en reste, alors que pourtant, à aucun moment, la question de la reconnaissance récente de l’État de Palestine par notre pays (et plusieurs autres États européens) n’a été mentionnée.
L’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Indonésie et le Pakistan ont dit, dans un communiqué commun, être prêts à s’engager « afin de finaliser l’accord ». La Russie a également fait part de son soutien.
Pour résumer, les réactions internationales sont pour l’heure favorable à ce plan dont les fragilités, en particulier la quasi absence de contraintes pour Israël, ne sont que peu soulignées.
Donald Trump a dévoilé une carte censée présenter les étapes de retrait des troupes israéliennes qui occupent aujourd’hui 80% de la bande de Gaza. Cette carte est floue, sans qu’aucune date ne soit imposée à Israël.
Un plan de tutelle ?
Le Hamas doit tenir une réunion à propos du plan dans les prochaines heures, mais quoi qu’il en soit le point 17 du plan précise que s’il refuse le plan il sera tout de même mis en oeuvre.
Le plan prévoit une « gouvernance » de Gaza par un « comité palestinien technocrate et apolitique » sous la supervision d’un « comité de la paix » présidé par Donald Trump lui-même ainsi que d’autres chefs d’État et personnalités politique d’État qui seront annoncés plus tard, le nom de Tony Blair est déjà cité par exemple.
Le Hamas doit également s’engager à ne jouer aucun rôle de près ou de loin dans la future gestion de Gaza.
Force est de constater que selon ce plan, il s’agit bel et bien d’une tutelle de Gaza par les Américains, même si les terroristes du Hamas doivent évidemment rendre des comptes sur leurs actes abjects, cette proposition de plan est déséquilibrée puisqu’aucune contrainte n’y figure pour l’État d’Israël qui, rappelons-le, commet un génocide depuis bientôt deux ans.
Notons également que Netanyahou a déclaré qu’Israël « finira seule le boulot » si le Hamas ne valide pas l’accord. Propos soutenus par Donald Trump.
En même temps, qui peut croire à ce nouveau statut d’homme de paix pour celui qui, il y a encore quelques semaines, voulait expulser les Gazaouis de leur territoire pour le transformer en Riviera ?
Il faut aussi souligner que lors de la dernière tentative de mise en place de cessez-le-feu par les États-Unis, le premier ministre israélien ne l’a pas respectée…
L’urgence de paix est là, la situation humanitaire empire, il y a en plus désormais une pénurie de médicaments. Il est donc évident qu’il n’est plus possible d’attendre, mais cela ne veut pas dire que la « paix » doive être bâclée. Le seul plan qui fonctionnera, sera un plan ou l’État de Palestine est reconnu en tant que tel, avec les mêmes droits et le même respect du droit international que pour n’importe quel autre État. Et il est nécessaire aussi d’avoir un plan juste, ou le gouvernement israélien devra lui aussi rendre des comptes et avoir des sanctions.
Voilà la seule voix pour une paix juste et durable.
© 2025 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY