

Point de vue
Profitant de l'élection triomphale de Nicolas Sarkozy en 2007, Denis Kessler, vice-président de MEDEF s'est lâché pour fixer les attentes du système capitaliste. Il invitait le nouveau président de la République à « Sortir de 1945 » et à défaire méthodiquement le programme du CNR (Conseil National de la Résistance).
Le cap était ainsi donné pour les futurs présidents et gouvernements. Depuis, tous, Sarkozy, Hollande et Macron ont avec leurs premiers ministres, mis en oeuvre avec méthode les consignes du MEDEF : attaques contre les services publics, l’hôpital, la Sécurité sociale, le droit à la retraite, les déremboursements de médicaments, les franchises médicales, contre la jeunesse (Parcoursup) et les retraités rendus responsables de la situation. Ils ont laissé faire, voire accompagné la désindustrialisation du pays et les délocalisations.
Mais dans le même temps les fonds publics distribués aux entreprises ont coulé à flot sans aucun contrôle de leur utilisation et sans aucune contrepartie pour l'emploi, la formation et l'investissement utile.
Le MEDEF n'attendait que cela. Il est comblé.
En fait le grand patronat n'a qu'un objectif ; reprendre au monde du travail ce qu'il a dû lâcher grâce aux luttes en 1936-1945 et 68. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, dans la France au trois quarts détruite et une économie quasi ravagée, les ministres communistes ont joué un rôle irremplaçable pour remettre notre pays debout en faisant marcher de pair reconstruction et progrès social. Les grandes conquêtes sociales de l'époque on les doit en effet pour une très large part à Ambroise Croizat. Création du régime général de la Sécurité sociale, les Comités d'entreprises, de la médecine du travail, de l'AFPA. Maurice Thorez : création du 1er Statut de la Fonction publique. Marcel Paul ; création de EDF et du Statut des électriciens et gaziers. Fernand Grenier député communiste qui a fait voter à l'Assemblée nationale un amendement donnant aux femmes le droit de vote et leur éligibilité.
En 1945, face à une droite et un patronat dont une partie avait collaboré avec les nazis, la force de la CGT avec 5 millions d'adhérents et celle du PCF avec ses 26% aux élections et son million de membres ont joué un rôle essentiel. Mais aujourd'hui, force est de constater que le mouvement social et le PCF sont très affaiblis. Le MEDEF y voit donc une opportunité rêvée pour s'attaquer avec ses valets au pouvoir aux conquis de ces grandes luttes sociales et pour tourner la page de 1936 et 1945. Il peut aussi compter sur le RN de Bardella /Le Pen ; à l'université d'été du MEDEF et dans un récent courrier, ils s'attachent a rassurer le grand patronat et les marchés financiers.
Le grand patronat ne supporte pas qu'une partie de la richesse créée par le travail soit utilisée pour financer notre protection sociale et les services publics. Il rêve donc de récupérer ces centaines de milliards provenant du travail des gens qui se lèvent tôt, pour leur course folle aux profits. Le grand patronat considère que cette richesse lui appartient alors que les communistes se battent pour qu'elle soit utilisée au service de l'humain d'abord et de nouveaux jours heureux. Pour y parvenir, comme en 1945, ce qui sera déterminant ce sera la force du mouvement social et du Parti Communiste Français. Il n'y aura jamais de sauveur suprême, même à gauche. L'Histoire nous l'a déjà démontré.
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