
Presse locale
Il faut croire que certains journalistes locaux ont une boussole politique... déréglée. À l’approche des élections municipales, on aurait pu espérer une couverture équitable, une enquête équilibrée, une curiosité journalistique appliquée à tous les candidats. C’est mal connaître le goût de certains pour le décryptage à sens unique.
Prenons le Collectif citoyen de la gauche à Romilly. Voilà que surgit, dans un article présenté comme une investigation, un rappel minutieux de parcours politiques vieux de vingt ans. Une tentative grossière de disqualifier par l’histoire, d’étiqueter au passé, comme si le droit d’évoluer, de réfléchir, de s’engager autrement était suspect. L’article se veut fouille-merde, mais il ressemble davantage à un règlement de comptes maquillé en portrait.
Mais le plus savoureux, c’est le silence. Ce silence assourdissant qui a accompagné la présentation il y 15 jours du candidat membre Les Républicains. Là, pas de rappel historique, pas de photo avec tonton Sarko pas de fouille d’archives, pas de cartographie politique sur trois décennies. Le détecteur à étiquettes semble être tombé en panne. Curieux hasard.
Ce journalisme militant agace. Il use des apparences de l’enquête, mais oublie l’essentiel : la cohérence, l’éthique, l’honnêteté. On ne peut pas d’un côté exhumer les CV des uns, et de l’autre entonner des louanges anodines sur les autres. L’objectivité n’est pas une option : c’est une exigence, surtout en période électorale.
Les citoyennes et citoyens de Romilly méritent mieux. Mieux que ces petits arrangements éditoriaux. Mieux qu’un journalisme de confort, qui renforce les puissants et suspecte ceux qui osent se rassembler autrement.
La politique change, les visages évoluent, les engagements se renouvellent. Il serait temps que certains stylos en fassent autant.
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