MASSACRES À LA TRONÇONNEUSE

Sécurité sociale

Par Jean-Marie Georges

Le rapport 2025 de la Cour des Comptes alerte sur une trajectoire "hors contrôle" du financement de notre Sécu, sauf "mesures rigoureuses de redressement". La dette sociale serait abyssale.

À tel point que les opérations successives d'un détricotage acharné, méticuleux, organisé, de notre conquête sociale ne suffiraient plus à calmer les ardeurs vénales du patronat et de ses alliés. Ils vont devoir sortir la grosse artillerie !

Pourtant la cause profonde du déséquilibre financier est d'une évidence limpide, soulignée par la Cour des comptes elle-même. La baisse du taux des cotisations patronales a pour objectif de réduire le coût du travail. Et en 10 ans le montant des allègements des cotisations employeurs a quadruplé pour atteindre 77,3 Mds €. Comme le remarque la CC, en France, le coût du travail est pourtant parmi les plus faibles de l'OCDE.

Au niveau du SMIC le taux de cotisations des patrons est en constante diminution : de 45% en 1993, il aboutit à 6,9% en 2024, soit à une quasi absence tant sur les régimes de base que sur les régimes complémentaires ! Un encouragement supplémentaire pour ne pas augmenter le SMIC !

Nous le répétons avec force : la dette sociale est un leurre. Sans les cadeaux injustifiés au patronat, les comptes de la Sécu sont excédentaires. Affirmer le contraire, c'est de l'intox, des fake news dont le capitalisme se nourrit et s'abreuve à longueur d'antenne.

Macron et Bayrou (de secours) viennent en choeur de suggérer une de leurs dernières trouvailles : Le financement de la Sécu devrait davantage peser sur la consommation. C'est la fameuse TVA sociale.

Baisser les cotisations sociales des employeurs (et salariales ? !) et compenser le « manque à gagner » par une hausse de la TVA sur la consommation ...

Et les riches seront de plus en plus riches et les pauvres toujours et encore de plus en plus pauvres... La Sécu est une conquête sociale insupportable pour le patronat et les droites qui se donnent pour mission de la réduire à un filet de protection ouvrant largement la voie à la marchandisation de la Santé et de la Protection sociale.

Cette obsession est un non-sens social, un non-sens sociétal, un non-sens démocratique. La TVA sociale - ou plutôt asociale - est une insupportable menace pour les assurés et pour les consommateurs. C'est une nouvelle attaque à la tronçonneuse contre nos conquis et contre nos droits.

1945/2025. Cette année, nous célébrerons le 80ème anniversaire de la création de notre Sécu, “ce patrimoine de tous ceux qui n'en ont pas".

Cette célébration doit être celle de la visibilité de notre Parti comme moteur permanent du progrès social : "un Parti utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire" (38ème Congrès).