
En complicité avec le syndicat agricole de la FNSEA, une majorité de 313 députés de droite ont voté en commission la proposition de loi, dite « Duplomb », du nom du sénateur LR Laurent Duplomb exploitant agricole, président de la FNSEA de la Haute-Loire, mais pas que, puisqu’il est aussi président de la marque Candia et membre du Conseil de surveillance du géant du lait Sodiaal. Les mesures prises dans la loi Duplomb, frisent le climato-scepticisme, en réintroduisant à titre dérogatoire un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles, interdit en France depuis sept ans. Le néonicotinoïde ne tue pas que les abeilles, c’est une bombe sanitaire à retardement pour les populations. Cette future loi va reconnaître aussi les bassines d’intérêt majeur ou encore les zones humides qui verront leur protection limitée.
Ce texte est un cadeau de plus du gouvernement aux industriels de l’agriculture, aux lobbies agricoles et au syndicat majoritaire. La gauche a voté contre ce texte mortifère.
Cette loi donnera un véritable permis de nuire aux plus gros exploitants intensifs qui sèmeront le risque d’apparition de pathologie cancéreuses, neurologiques, sans oublier que nous récolterons avec certitude un effondrement des écosystèmes, avec pour conséquence la disparition des insectes, dont les ¾ auraient disparu en moins de 30 ans.
Exploitant agricole avec ses 700 hectares, le président national de la FNSEA et néanmoins dirigeant d’une quinzaine d’entreprises, Arnaud Rousseau, ce businessman qui veut se faire passer pour un paysan, fait pression sur les députés en appelant les agriculteurs à se mobiliser pour soutenir le projet de loi "anti-contraintes" dans l'agriculture.
Ce texte écocidaire fait la part belle aux intérêts économiques qui priment sur les considérations sanitaires et environnementales. Sous couvert de vouloir « libérer » les agriculteurs et les agricultrices de contraintes supposément excessives, ce texte propose des mesures régressives qui favorisent avant tout les intérêts des acteurs agro- industriels, qui persistent dans le maintien d’un système agricole intensif et destructeur, aux antipodes des exigences d’une transition agroécologique pourtant indispensable.
La ministre de l’Agriculture Annie Genevard est en phase avec les positions du sénateur Duplomb, le RN a suivi fidèlement les positions de la FNSEA comme un véritable relais parlementaire.
La droite, l’extrême droite vont au-devant des syndicats productivistes avec qui ils sont liés politiquement. Ils n’ont aucune considération pour l’humain, sauf, celle d’être au service d’une rentabilité maximale. Dans cette entreprises aberrantes et suicidaires, la démonstration est faite, le profit avant tout !
Michel Grossmann
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