
Mémoire
La section auboise de la FNDIRP, l’ADIRP 10 (Déportés-Internés-Résistants-Patriotes) c’est réunie à la Chapelle-St-Luc, en présence de Mr Éric Lambalot (ONAC-VG), Mme Anita Baudouin (FNDIRP) et de différents représentants des communes (Troyes, La Chapelle, Buchères). Camille Lainé, représentait le PCF.
Jean Lefèvre a rappelé l’origine de cette association patriotique ; créée en 1946 par le Lt-Col Frédéric Henri Mannhès et Marcel Paul, qui, d’enfant trouvé, devint ministre communiste du Gal De Gaulle en 1945. « Cela nous oblige déjà à un certain respect ».
L’ADIRP 10, née elle aussi après la guerre, aura à gérer quelque 750 déporté-e-s de répression, issus de la résistance. Après un avis de tempête en 2013, l’ADIRP 10 s’est reconstituée le 2 février 2014, grâce à la volonté farouche de Christian Barthélémy dont nous saluons la mémoire et le soutien moral de Madeleine Billat, dernière Déportée auboise vivante, présidente d’honneur de la section.
Francis Ferrebeuf, co-président, énuméra toutes les actions menées depuis la dernière AG : commémorations, expositions, conférences, actions en direction de la jeunesse, etc. Il faut appeler cela une bataille de la mémoire, plutôt qu’un devoir de mémoire, car rien n’est acquis à l’homme, disait Aragon. Ambroise Croizat le rappelait aussi à propos de la sécu. « Ce n’est pas un acquis, c’est un conquis ». Il faut aussi se battre pour la mémoire historique.
Les travaux de Robert Paxton ont démontré la fausseté de la formule du glaive et du bouclier. L’historien américain a prouvé que si De Gaulle fut bien l’épée, Pétain ne fut qu’un collabo, et non un bouclier contre l’occupant. Or, Éric Zemmour reprend la vieille thèse de Raymond Aron pour tenter de sauver la mémoire de Pétain et de Vichy. Il faut là encore batailler pour la vérité historique.
La victoire de 1945 nous a nourris de concepts nouveaux, libérateurs, humanistes, progressistes, dont nous nous sommes imprégnés. Voilà ce qui nourrit le travail de mémoire de l’ADIRP 10. Les commémorations ne sont pas seulement des fleurs qu’on dépose au pied des monuments, mais des vérités qu’on rappelle et des combattants qu’on remet à l’honneur.
L’ADIRP participe pour cela au Collectif 39-45 qui retrace les parcours glorieux de nos résistants qui démontre que, dans la nuit noire de l’Occupation, ce faisant, des lumières se sont allumées, ici et là, sources de vie et d’espoir. L’analyse internationale n’est jamais absente dans les rapports de la FNDIRP, car notre monde bouge de façon inquiétante, fascisme et guerres menacent partout.
En France, malgré l’existence d’un climat délétère, la justice a frappé, sans peur ni reproche, un président de la République coupable et des têtes de gondole d’extrême droite malhonnêtes. Mais cela ne rassure pas totalement sur l’avenir de notre démocratie.
Donald Trump 1 veut mener le monde tambour battant, aidé d’Elon Musk 2. Le fascisme et le racisme le plus vil sont, aux États-Unis, une maladie endémique. La France n’en est pas à l’abri car les leçons de l’histoire ne sont pas tirées.
C’est là le rôle d’une association vivante comme l’est l’ADIRP auboise qui a renouvelé ses cadres : Francis Ferrebeuf et Jean Lefèvre, co-présidents ; Dominique Douine et Odile Ferrebeuf, secrétaires ; Claudie Blanchon et Gisèle Baugrand, trésorières ; Éric Goyard et Michel Dechoz porte-drapeaux.
Note : La FNDIRP s’occupe particulièrement des déporté-e-s de répression dont le combat a permis le rétablissement de la République et les libertés démocratiques, la création des droits sociaux sans équivalent dans l’histoire. « Les déportés nous ont montré le chemin de l’honneur. Soyons-en dignes par notre fidélité à leur mémoire, par notre combat incessant pour la vérité, par le respect que nous portons aux valeurs pour lesquelles ils ont souffert et se sont engagés. »
1) Trump est un vieux mot bavarois qui signifie tambour (Trommel).
2) Il est né en Afrique du Sud d’une famille «Afrikaner» farouches partisans de l’apartheid.
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