

Macron n'a jamais caché son admiration pour les USA où les administrations sont entièrement politisées. Son rêve était d'avoir des diplomates à sa main.
Un essai en 2018 avec la proposition comme ambassadeur à Los Angeles de l'écrivain P. Besson qui avait raconté son accession au pouvoir dans Un personnage de roman s'était conclu par un tollé du Quai d'Orsay et le retrait de la proposition. La suppression de l'ENA puis la mise en extinction (sic) du corps diplomatique en 2022 seront les moyens d'arriver à ses fins : détruire le troisième réseau diplomatique mondial et s'essayer au contact direct avec les grands de ce monde. On a vu l'efficacité d'un président qui téléphone directement à Poutine ou qui prétend tutoyer Trump... le résultat dépasse les espérances...
Son échec personnel dans la gestion des conflits, on n'en parle plus :
Il est passé désormais à une posture de chef - forcément chef...- de la défense européenne, puisque l'Europe serait sous une menace d'agression de la Russie. Il ne parle donc plus de paix, mais de fabrication et d'achats d'armes et d'engagement de volontaires - et bientôt d'union sacrée ? -. Car il est plus difficile de construire une paix durable que d'augmenter les profits de Thalès ou de Dassault, surtout quand il n'y a plus de diplomate professionnel capable d'analyser et de comprendre les dynamiques en jeu, mais un ministre des Affaires étrangères qui parle de réarmer les esprits, et notamment ceux des lycéens et des étudiants.
Cette montée en puissance de l'anxiété devant la possibilité d'une guerre qu'on nous présente comme proche, cette déstabilisation devant un président américain qui n'a de respect que pour l'argent et de goût que pour la prédation, font que la destruction de notre modèle social pourra continuer silencieusement au nom d’une protection militaire à acquérir. Ainsi le Plan national d'adaptation au changement climatique, urgent s'il en est, proposé mardi, est déjà jugé par les maires et les associations comme décevant et insuffisamment financé, mais le gouvernement table sans doute sur l’acceptation d'un financement prioritaire de la Défense. Les extrêmes droites vont aussi profiter de cette diversion pour vendre leur nationalisme et leurs coups de menton sécuritaires, en espérant ramasser la mise aux municipales.
Dans cette hystérisation médiatique, Fabien Roussel, au nom du PCF, fait entendre une autre voix :
Il propose une conférence européenne pour la paix, associant l'Ukraine, la Russie, des BRICS+ et les USA, pour un cessez-le-feu qui débouche sur une paix durable, respectant la souveraineté des peuples, et sécurisé par un traité ou des accords type Helsinki en 1975. Il faut investir, oui, mais pour la paix, c'est-à-dire dans la diplomatie et la coopération. Aux antipodes de la propagande pour le capitalisme de guerre.
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