

Donald Trump voulait se targuer d’avoir arraché, avant même sa cérémonie d’investiture, un cessez-le-feu au Proche-Orient. Il a obtenu de son « grand ami » Netanyahou qu’il accepte de s’engager sur une voie qu’il a toujours esquivée car elle risquait de faire voler en éclats la coalition d’extrême droite qui le maintient au pouvoir.
L’épisode est éclairant à plus d’un titre. D’abord, parce que - ironie de la politique - le fragile cessez-le-feu est à peu près identique à celui que l’équipe de Joe Biden essayait d’imposer. La différence, c’était le timing : l’entrée en vigueur la veille de l’investiture Trump. Si « aider » Israël à se protéger se traduit par lui permettre un expansionnisme sans respect du droit international, ce n’est plus un soutien à une guerre contre le terrorisme, c’est - soyons clairs - une complicité dans une guerre coloniale.
Quels arguments a-t-il utilisés pour amener Netanyahou à mettre en jeu sa survie politique ? La livraison récente de bombes d’une tonne qui explosent en 14 000 fragments dans un rayon d’un kilomètre ? Quoi d’autre ? Quelles concessions et sacrifices exigera-t-il du président ukrainien Zelensky pour convaincre l’autocrate russe Poutine qu’il est temps de cesser le combat ? Jusqu’à reprendre au mot près son ébouriffant mensonge qui rend l’Ukraine responsable de la guerre. Même au sein de l’OTAN, Donald Trump n’hésite pas à bousculer ses alliés.
Il parle d’acheter le Groenland, territoire autonome du royaume du Danemark, évoquant des mesures de rétorsion en cas d’opposition. Il caresse l’idée d’absorber le Canada, « qui irait bien mieux », pour en faire le 51ème État des États-Unis. Il laisse son « maître d’oeuvre » Elon Musk s’immiscer dans les élections allemandes et britanniques…
Donald Trump a pour seule priorité Donald Trump : il impose « sa » paix en ensemençant d’autres champs de bataille. Trump et Musk : Donald et Picsou.
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