« Submersion » : fait d’être submergé, nous dit Larousse. C’est une question de « sentiment » et de « proportions » bien que les « apports étrangers [soient] positifs pour un peuple », dit Bayrou. Pillages et interventionnisme colonialistes pluriséculaires, soit, mais que chacun reste chez soi et les moutons seront bien gardés. Du « bruit et l’odeur » de Chirac en 1991 au risque « d’invasion » de Giscard la même année dans le Figaro-Magazine, la droite ramasse les oeufs pourris dont elle fait ses omelettes. Sentiment n’est pas raison et proportions se mesurent. Données d’Eurostat (2022) : avec 6,3 immigrés pour 1 000 habitants, la France est très loin d’être « submergée ». L’Institut national d’études démographiques (INED) confirmait peu avant qu’elle est un des pays d’Europe de l’Ouest où l’immigration est la plus faible. Autre vessie en guise de lanterne : 49,9% sont en situation d’emploi, 7,9% en études, seulement 6,8% au chômage ; 28% retraités et 7,4% de personnes au foyer*.
La cousine germaine de Bayrou, la CDU allemande (droite modérée chrétienne-démocrate) a présenté des propositions de lois… en matière d’immigration avec les néo-nazis de l’AfD. Ce qui se passe sur les deux rives du Rhin est aussi un phénomène mondial. Comme alternative aux grondements des peuples qui ne supportent plus les politiques néolibérales, le poison de la division raciste et xénophobe est répandu pour sauver le pouvoir des ultra-riches. Au-delà des mots, des faits : l’application, sournoise mais systématique, du programme de l’extrême droite par le ministre de l’Intérieur Retailleau. En France dans les années 1920, les xénophobes antisémites (parmi lesquels beaucoup de grands industriels) affirmaient que les immigrés juifs fuyant les pogroms voulaient « remplacer la race française en France par une autre race ». Plus grosse est la ficelle…
* Source Insee, recensement de la population.
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