International - Etats-Unis
Les prises de décisions par Trump, dès son investiture, sont de nature nettement fasciste. Tant dans la forme que dans le fond.
Dans la forme, il a de facto suspendu la démocratie parlementaire, base de la Constitution américaine, en muselant d'ailleurs ceux qui l'ont élu et en prenant une centaine de décrets sans passer par le Congrès. Dans le fond, il s'attaque à l'immigration alors qu'elle est l'origine historique des USA, aux conquêtes de la démocratie progressiste telles que les affirmative actions, lois qui sont censées rééquilibrer les droits des minorités et des femmes depuis les années 70.
Il ne veut pas non plus d'une presse d'opposition et Jeff Bezos, propriétaire du Washington Post, historiquement démocrate, a poussé à la démission Ann Telnaes qui assurait le dessin de presse. La liberté d'expression, qui fait partie de la Constitution, ne marche donc avec Trump que dans un seul sens. Bref, une attitude qui va à l'inverse de l'histoire américaine.
En bon libertarien, Trump ne veut pas de règle, ne veut pas de norme qui limite le réchauffement climatique, auquel il ne croit pas d'ailleurs, ne veut pas de syndicats, ne veut rien qui entrave le pouvoir de ceux qui ont de l'argent, beaucoup d'argent, assez pour pouvoir conditionner l'esprit des gens sur les réseaux et assez pour éliminer toute possibilité de concurrence.
En cela, c'est l'affirmation de ce qu'on appelle le turbocapitalisme qui, uni à l'impérialisme territorial, n'a rien à faire de la démocratie. Ajouter comme le fait Jacques Weber que Trump est un gros dégueulasse est simplement l'expression juste qui convient dans la bouche d'un ancien de la Comédie française, quand le vocabulaire classique n'a pas de mot pour décrire un tel homme.
En face que devons-nous faire ?
Les démocraties libérales sont en crise parce qu'elles ont accru les inégalités, parce qu'elles ne peuvent plus garantir des salaires décents, ni offrir des services publics pour tous. Il suffit de voir l'acharnement des gouvernements successifs à détruire en France les services publics de la Santé et de l'Éducation nationale, et la Sécurité sociale dans toutes ses composantes. Seules la croissance et la réduction de la dette semblent être pour eux le Graal.
L'idée d'une société plus juste ou l'idée de société tout court n'est même plus évoquée. Il ne reste plus que le libre marché, et les partis fascistes ou autoritaires paraissent alors plus protecteurs. Un leurre, évidemment. La question sociale est donc la clé du retour de la gauche au pouvoir, et nous devons profiter des 80ans de la Sécurité sociale pour montrer pourquoi et comment une société plus juste et donc plus heureuse est possible. La démocratie sera sociale ou ne sera pas.
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