Les organisateurs de la « Marche pour la vie », devenue rituelle le 21 janvier, jour de la loi Veil, ont déclaré 50 000 participants, 7400 pour la police. Ils proposent des porteclés du meilleur goût représentant le ventre d'une femme enceinte dans lequel le foetus est visible par transparence pour culpabiliser les femmes désirant avorter, et ils réclament, comme en Italie, l'obligation pour ces femmes d'écouter les battements du coeur avant l'IVG. L'idée que les femmes soient propriétaires de leur corps ne les effleure pas. Dans la même optique, le retour de l'épouse traditionnelle tradwife , via des influenceuses ou des femmes politiques, se répand dans le monde anglo-saxon et en Europe, mais tient compte des évolutions de la société : l'épouse désormais diplômée doit comprendre qu'être totalement au service de son mari et des enfants qu'elle ne manquera pas de désirer à chaque rapport sexuel, est bien plus épanouissant et plus utile à la société, puisqu'en restant au foyer elle laisse sa place aux hommes. Elle devient même pour cela une femme « puissante », selon le terme de ces influenceuses, car il faut bien la récompenser et, en plus, cela ne coûte rien.
Petite nouvelle rafraîchissante : il est désormais possible sur les réseaux sociaux de Mark Zuckerberg de dire que la femme est « un objet ménager ». Excessif ? Pas tant que cela, puisque la France vient de se faire condamner par la Cour européenne des Droits de l'Homme : la Cour d'appel de Versailles avait accordé le divorce pour faute à un mari qui reprochait à son épouse de se refuser à lui. Les magistrats avaient confondu le devoir de communauté de vie des époux avec celui de communauté de lit qui n'existe que dans le droit canon, celui de l'Église... Bon, c'est Versailles, son château et sa V. Pécresse, rien de bien moderne ni de féministe. Mais les droits des femmes ne sont jamais acquis, surtout en période de crise, comme le disait S. de Beauvoir, et les signaux d'alarme s'allument.
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