Destitution du gouvernement Barnier
Dans son allocution télévisée au lendemain de la destitution du gouvernement Barnier, le président de la République a décliné toute responsabilité dans le chaos ambiant. Tout le monde y est passé : la faute aux « extrêmes » qui ont voté la destitution et qui refusent la stabilité aux Français, la faute à la gauche qui soutient les extrêmes et même la faute aux Français à qui il a pourtant redonné le pouvoir d’expression, avec la dissolution et qui n’ont pas voté comme il aurait fallu.
Une déclaration lunaire où la gouvernance de notre pays est comparée à l’organisation des Jeux Olympiques de Paris.
Les compromis et « l’union nationale »
Sa solution ? L’union nationale ! En excluant ce qu’il appelle « les extrêmes » le RN et LFI qu’il met constamment en parallèle. Le tout en appelant sans cesse les uns et les autres à la responsabilité et à trouver des « compromis ». Mais lui ? En fait-il ?
Rappelons quand même que c’est bien le Président qui nous a mis dans cette situation, déjà en décidant la dissolution pour « laisser le choix au Français » le tout pour ensuite ne pas respecter ce choix : le NFP est arrivé en tête et il a sans cesse refusé de nommer un Premier ministre issu de celui-ci.
C’est d’ailleurs ce qu’ont martelé les différents partis de gauche qui ont pris leurs responsabilités en allant échanger avec le Président. Évidemment personne n’est dupe sur les attentions d’Émmanuel Macron, mais les forces qui sont allées aux rencontres, notamment les communistes, ont démontré que les blocages viennent bien du côté du pouvoir présidentiel !
Les communistes ont toujours agi avec responsabilité, dans l’échange mais bien sûr en étant ferme sur le contenu et les lignes rouges infranchissables. Le budget de la Sécurité sociale de Barnier est en est une d’ailleurs, c’est une attaque directe à nos droits, c’est d’ailleurs ce qui a entraîné la censure du gouvernement.
Les communistes responsables et offensifs
La délégation des communistes à cette rencontre a rappelé l’exigence d’un changement profond de cap politique, en conformité avec la volonté très claire exprimée par les Françaises et les Français à l’occasion des dernières élections législatives.
Bien que les échanges aient en grande partie porté sur des questions de méthode, ils ont rappelé les mesures urgentes indispensables pour répondre aux attentes de nos concitoyen·nes (indexation des salaires et des pensions sur l’inflation, abrogation de la réforme des retraites, interdiction des licenciements boursiers, défense des services publics, plan pour une nouvelle industrialisation, baisse du coût de l’électricité, diplomatie active en faveur de la paix...) et mettre un coup d’arrêt à la crise sociale qui, dans l’Hexagone et plus encore dans les Outre-mer, est en train d’exploser, plongeant des dizaines de milliers de familles dans la précarité.
Une seule solution : un Premier ministre de gauche !
Ensemble, les représentant·es des forces de gauche et écologistes présentes ont porté l’exigence commune que soit nommé par le Président de la République un Premier ministre issu du NFP, dans le respect du choix démocratique exprimé par nos concitoyen·nes en juillet dernier. C’est là la seule voie pour répondre aux attentes et aux besoins de nos compatriotes et endiguer la montée de l’extrême droite.
Si le Président de la République s’entêtait à ne pas tenir compte du résultat des urnes et du souhait des Français·es en nommant un gouvernement dans la continuité des précédents, il porterait seul la responsabilité du chaos politique et social qui ne manquera pas d’advenir.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons toujours pas de Premier ministre, espérons qu’Émmanuel Macron fera le choix de la sortie de la crise et non pas le choix de son maintien au pouvoir en faisant encore une fois des ponts d’or à la droite et l’extrême droite.
Qui paiera les pots cassés de cette politique ? Ce ne seront pas les actionnaires du CAC 40 mais bien les plus précarisés !
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