L’ADIRP et la Fédération de l’Aube du PCF ont honoré Louise et Jules Ferrouil le 17 novembre à Saint-André-les-Vergers.
Louise FERROUIL-MONTJAUX est une militante communiste, née à Millau, morte en déportation à Mauthausen, le 17 mars 1945.
Louise Juliette, Maria, Noëlie MONTJAUX est née le 12 janvier 1892 à Millau (Aveyron), de Montjaux Paul, maçon et de Verdier Marie, sans profession. Louise et Jules Ferrouil étaient maraîchers 72, avenue Wilson à Saint-André-les-Vergers. Ils s’étaient mariés à Millau (Aveyron), le 21 septembre 1918.
Louise milita au Parti communiste français dès 1930 au niveau départemental, apparaissant au bureau des meetings, présidant un comité de grève du 1er Mai, représentant ainsi une commission de femmes syndiquées. Elle intervint à ce titre, en tant que déléguée, au IIIe Congrès de l’Union régionale de la CGTU. Au nom de cette Union régionale, elle prit la parole encore le 1er Mai 1931 à Pâlis, en compagnie de Rose Dumay. Elle fut exclue du PCF en 1936. La Dépêche de l’Aube du 25 janvier 1936 l’accuse de « bavardages inconsistants. » Le rayon de Troyes l’avait exclue en décembre 1935. À cette époque la dissidence du maire René Plard (1888-1945) divise les communistes. Bien qu’exclue, Louise continue à militer. Elle créa avec Alice Corpel-Cuvilliers un Comité féminin pour la Paix à Saint-André-les-Vergers qui eut une certaine activité.
Après l’interdiction du Parti communiste en 1939, Louise et Jules Ferrouil demandèrent à participer à sa reconstitution. Ils s’engagèrent près d’Alice Cuvilliers et voulurent « être utilisés à n’importe quelle tâche ». Leur premier travail fut l’entrepôt de matériel, l’hébergement des illégaux et la tenue de réunions du fait que leur maison possédait deux issues. Dès mai 1941, ils étaient engagés dans la constitution du Front National de la Résistance. Une descente de la police française eut lieu chez eux en février 1942, alors qu’ils hébergeaient Charles Grosperrin, un dirigeant interrégional de la Résistance communiste. Celui-ci y avait organisé une réunion clandestine à laquelle participait aussi Louise Gandon. Des échanges de coups de feu eurent lieu. Grosperrin, bien que blessé à la cuisse, réussit à s’échapper. La perquisition qui avait eu lieu chez les Ferrouil, permit à la police de récupérer du matériel de propagande caché dans leur propriété. Tandis que son mari était condamné à mort et fusillé le 19 avril 42 à Montchaud (commune de Montgueux), Louise fut condamnée à 30 ans de travaux forcés. Elle fut incarcérée à Troyes et déportée à Ravensbrück le 24 janvier 1945 puis à Mauthausen (Autriche) où elle mourut de la dysenterie, le 17 mars 1945.
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