Caricatures, allégories, satires, les dessinateurs de presse retrouvent leur liberté après le premier conflit mondial et le règne de la censure. Le 19 avril 1921, les lecteurs découvrent leurs traits acérés dans un nouveau quotidien : La Dépêche de l’Aube, « Journal quotidien du monde du travail ». Rédacteur en chef, l’avocat René Plard.
Partout en France, les journaux recherchent des illustrateurs pour renouer avec leur public. Une nouvelle génération d’artistes se révèle. La plupart ont connu le front, en ont gardé les stigmates. Leur inspiration en restera marquée : haine de la guerre, du nationalisme, du militarisme.
Certains sont issus de la grande tradition de la presse satirique, d’autres font leurs premiers pas à la faveur d’une mutation de la profession. L’observateur sagace, révélateur d’hypocrisies et d’absurdités, devient journaliste, s’adapte au rythme de la vie sociale et politique, au rythme de la technique aussi, rapidité de l’exécution et des transmissions.
La Dépêche de l’Aube épouse ces évolutions, alimente ses publications grâce aux liens qui se tissent entre journaux engagés dans les transformations mondiales en cours. Grâce aussi à son ancrage dans le monde ouvrier, avec des dessinateurs locaux identifiables seulement par leurs pseudonymes.
Gérard Le Berre, lui-même ancien collaborateur de La Dépêche de l’Aube s’est attaché à retracer ces évolutions sur les dix premières années de l’existence du quotidien, après la fin de la Première Guerre mondiale jusqu’aux prémices de la seconde. Années 20, Années folles ? Il faut voir !
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