Selon une enquête réalisée par Ipsos Global Trends, 64 % des Français souhaitent que leur pays redevienne « comme autrefois », une hausse de 8 points en dix ans. À peine 24 % pensent que nous allons dans la bonne direction, contre 39 %, en moyenne, dans les 50 pays du monde testés. Les Français ont le moral dans les chaussettes. D’autant plus qu’on leur a mis sur un piédestal les trois décennies 1945-1975. Ce n’est pas un hasard si l’expression « Trente Glorieuses » a été inventée par un économiste français, Jean Fourastié. Forte croissance, décollage de la consommation, industries à plein régime, Pompidou clamant qu’il fallait « arrêter d’emmerder les Français », espoir pour chaque génération que la suivante aurait une vie encore meilleure… La machine s'est enrayée il y a 50 ans avec le premier choc pétrolier et les prémices de la mondialisation. Dans la même enquête, seulement 35 % des Français estiment qu'elle leur a été bénéfique, le score le plus faible des pays étudiés. Et y'a pas photo : 26 points sous la moyenne !
Pourquoi les Français font-ils partie des populations les plus pessimistes, y compris en Europe, alors que ces évolutions touchent la planète entière ? Probablement parce qu’il y a des gagnants et des perdants, et qu’ils estiment qu'ils font partie de la seconde catégorie. Cette inquiétude hexagonale ne recèle-t-elle pas pourtant une part de contradictions ? Nous consommons, sans trop nous poser de questions si ce n’est celle du prix le plus bas, des produits de la société mondialisée, le smartphone est devenu indispensable dans notre vie de plus en plus chapeautée par le numérique... mondialisé. Il n’empêche que l'alerte mérite d’être entendue. Si de plus en plus de nos compatriotes regardent dans le rétroviseur, c’est aussi parce que, en raison du délitement de la souveraineté de l’État, ils ont le sentiment de n'avoir plus aucune prise sur leur avenir.
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