Extrême droite
Mardi, La Libra (La Balance, ça ne s'invente pas) fut le premier bateau militaire italien à emmener dans un centre de rétention albanais un contingent de 16 migrants sauvés en mer.
Comme le dit R. Magi, du parti +Europa, centre gauche, l'Italie ouvre officiellement ses premières colonies carcérales pour étrangers sur un territoire étranger. Pendant 5 ans l'Italie devra payer à l'Albanie 160 millions d'euros pour frais de garde.
Pour Elly Schlein, du PD, le gouvernement Meloni jette 800 millions d’euros dans un accord de déportation de migrants en Albanie, en violation des droits fondamentaux. Mais pour la présidente de la Commission européenne, le protocole Italie-Albanie peut devenir un modèle à suivre pour l'UE parce qu'avec le démarrage des opérations nous serons aussi en mesure de tirer des leçons de cette expérience dans la pratique. Mme van der Leyen s'est donc gracieusement assise sur les valeurs fondatrices de l'UE, le respect de la dignité humaine, le respect des droits humains... Mme Meloni ne les connaît pas.
Protester, c'est prendre un risque
La preuve, le dernier projet de loi voulu par le gouvernement de G. Meloni et approuvé le 18 septembre par la chambre des députés touche de manière généralisée le droit de protester. La mesure prévoit que les barrages routiers deviendront des délits avec des peines allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement, 15 ans pour résistance active, elle criminalise les manifestations pacifiques, avec aggravation pour ceux qui s’opposent à la construction de grands travaux publics, et prévoit des peines jusqu’à vingt ans pour ceux qui protestent dans les centres de rétention et dans les prisons. Lundi, sur le marché de Brianza, un apiculteur qui avait mis devant son étal une banderole appelant à cesser les bombardements sur Gaza, s'est vu infliger une amende de 450 euros pour « entrave visuelle à la circulation » - une nouveauté lexicale -. La Constitution italienne protège encore la liberté de penser et le droit de manifester, mais Mme Meloni ne doit pas la connaître.
Mme Meloni veut faire des économies budgétaires
Elle avait prévu, ce qui aurait mis un terme à leur activité, de supprimer les subventions à l'ANPPIA, une association pour les prisonniers politiques victimes du fascisme, qui possède plus de 5000 volumes sur l'histoire du fascisme et de l'antifascisme et qui lutte aujourd’hui contre toute initiative qui se réclame de l'idéologie fasciste, et de l'ANED, une association des internés et déportés pendant la période fasciste, décorée en février par le président Mattarella pour sa défense des valeurs de la Constitution républicaine et des idéaux de la Résistance. Devant le tollé, elle va simplement réduire les subventions. Mme Meloni, au moins, n'est pas sourde.
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