La mise à mort, ce 17 octobre 1961, par la police française d'au moins 200 manifestant-e-s algérien-ne-s venu-e-s défiler, souvent en famille, protestant pacifiquement contre le couvre-feu imposé par le préfet de police, Maurice Papon, pour la paix et pour l'indépendance de l'Algérie a été couverte et encouragée par les plus hautes autorités de l’État.
Comme si la mort violente de près de 300 personnes en 3 mois de répression policière en région parisienne ne suffisait pas, les événements du 17 octobre, les morts et les rafles et 11 000 arrestations, de même que ces 3 mois de terreur ont été sciemment occultés pendant des décennies, tout comme les massacres de Sétif (8 mai 1945), les massacres de 1947 à Madagascar, et Charonne (février 1962) par un État colonial prêt à utiliser toute la violence possible pour réduire à néant l'aspiration à une Algérie libre, indépendante et souveraine. De même, la connivence de l’État et de l'OAS qui organisa attentat sur attentat à Paris et Alger a été délibérément minorée au cours des années suivantes.
Rendre hommage aux victimes du 17 octobre c'est pour la France reconnaître par la voix de ses plus hautes autorités d'aujourd'hui son entière responsabilité dans la guerre coloniale et les crimes d’État commis contre le peuple algérien.
Une proposition de résolution visant à reconnaître et condamner le massacre de manifestants algériens du 17 octobre 1961 à Paris a été adoptée, jeudi 28 mars, à l’Assemblée nationale. La résolution ne contient pas la notion de « crime d’état » qui constitue une ligne rouge pour l’Elysée. La résolution adoptée prévoit de mettre en place une journée de commémoration et constitue donc un premier pas pour que l’État français reconnaisse pleinement ses responsabilités. Le chemin est encore long et il est toujours plus que jamais nécessaire de se mobiliser chaque année, pour ne jamais oublier.
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