Feuille de route gouvernementale
Par Camille Lainé
Après des mois de déni de démocratie, le pouvoir macroniste est arrivé à ses fins : se maintenir au pouvoir pour poursuivre sa politique libérale et maintenir les privilèges des plus riches. La semaine dernière Michel Barnier a présenté sa feuille de route à la fois aux députés mais aussi aux Français, sur France 2.
Une chose est sûre, ce sont toujours les mêmes qui paieront l’addition et elle sera salée. Au programme, toujours plus de libéralisme et sur les questions d’immigration de gros appels du pied au RN.
Impôts : le rétropédalage
Juste après sa nomination, notre premier ministre avait annoncé vouloir augmenter les impôts des plus riches, il s’est immédiatement pris une volée de bois vert de son camp, la fronde étant emmenée par Gérald Darmanin. Force est de constater que le discours a vite changé.
Finalement, il n’y aura que 300 entreprises qui font plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaire qui seront concernées pendant, au maximum, deux ans. Et pour les impôts des plus riches il y aura un « ajout » à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus qui portera par exemple un couple au revenu fiscal de 500 000 euros par an « mais pas en dessous ». Là encore une « participation exceptionnelle et temporaire ».
À la suite de cela, Michel Barnier a assuré que nous n’étions pas dans un budget de rigueur, tout en annonçant des économies de dépenses publiques à hauteur de 40 milliards ; les coupes budgétaires dans les services publics vont donc aller bon train au détriment, encore une fois, des usagers.
Les cibles privilégiées ? Les pauvres, les chômeurs et les immigrés
Sur l’immigration, copie conforme des annonces de son ministre, « maîtriser l’immigration » avec des mesures rigoureuses, il se laisse la possibilité de faire des changements de la loi immigration si le besoin s’en fait sentir (conformément aux demandes de Marine Le Pen donc…).
Autre axe majeur de notre nouveau gouvernement : attaquer les pauvres et les rendre responsables de tous les maux. Il nous a seriné le refrain de la « fraude sociale », le même argument que sous le gouvernement Attal et sa réforme de l’allocation chômage. Il enfonce le clou en défendant ce qu’il portait lors des dernières primaires de son parti LR, « l’allocation sociale unique », allocation qui sera plafonnée à 70% du SMIC pour lutter contre l’assistanat et les gens qui ne veulent pas travailler. En gros, tu perds ton boulot, c’est de ta faute, donc en plus on te supprime tes droits, belle vision de la société...
Déserts médicaux : on prend les même et on recommence
La question de la santé et des déserts médicaux a également été abordée. Question qui nous concerne particulièrement ici dans l’Aube et sur laquelle nous sommes mobilisés. Mais là encore, on ne s’attendait à rien mais on a quand même été déçus.
Michel Barnier a présenté un nouveau dispositif, « le programme Hippocrate ». Il permettrait aux internes volontaires, français et étrangers, d’exercer, pendant une période donnée, dans les territoires qui manquent le plus de médecins. Or un dispositif du même genre existe déjà mais à l’heure actuelle ne porte pas ses fruits. De plus, la question du financement n’a pas du tout été abordée, mais plutôt éludée.
Il a aussi été question de la revalorisation du métier des infirmières et infirmiers ; depuis l’année dernière, déjà, leur champ de compétences a été élargi, elles et ils peuvent réaliser des certificats de décès, mais quid de la revalorisation des salaires ? Voilà une question posée par les syndicalistes.
Et enfin, le gouvernement envisage de faire appel aux médecins retraités pour pallier les déserts médicaux en mettant en place des cumuls emploi-retraites plus favorables. Encore une fausse solution à un vrai problème.
Évidemment, à l’issue du discours du premier ministre il n’y a pas eu de vote de confiance… Encore un élément qui en dit long sur la vision de la démocratie des macronistes et compagnie.
Une Motion de censure du gouvernement a été portée par la gauche mardi. Elle n’a récolté que 197 voix contre les 289 nécessaires, encore une preuve supplémentaire que le RN n’est pas un parti d’opposition mais qu’il est bien du coté de Macron !
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