TCM
Engoncée dans de vieux réflexes conservateurs, la majorité politique de F. Baroin de Troyes Champagne Métropole ne voit toujours pas la nécessité de concilier l’exigence environnementale et l’enjeu du pouvoir d’achat.
Pourtant la prise de conscience avance à grands pas. Déjà près d’une quarantaine d’agglomération ont mis en place le transport collectif en accès libre. Avec lui, l’émergence aussi d’un nouveau droit : pouvoir se déplacer sans payer. Non par dogmatisme, mais parce que les mobilités interrogent les fondements même de notre pacte républicain.
La liberté et l’égalité, bien sûr, quand le coût des déplacements (prix de l’essence) comme l’isolement de certains territoires fracturent notre pays. La fraternité aussi, car quoi de mieux que les transports en commun, dans lesquels nous sommes ensemble, pour réapprendre à vivre dans le respect et la solidarité.
Face à une telle ambition le volontarisme politique est incontournable : Le XIXe siècle est, dans l’histoire du service public français, le siècle de l’école et de la gratuité de l’enseignement. Le XXe siècle est celui de la Sécurité sociale et de l’accès aux soins. De plus en plus de collectivités l’affirment : le XXIe siècle sera celui des mobilités et de la gratuité des transports en commun.
Minimum syndical
Difficile d’imaginer une telle prise de conscience de la majorité politique de TCM à la lecture des budgets mobilités transports de cette collectivité qui se contente tant dans l’investissement que dans le fonctionnement du « minimum syndical ».
La question du transport collectif est considérée d’ailleurs plus comme une contrainte qu’un atout pour notre territoire. Pourtant avec plus de 20% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, dans un bassin de vie qui compte plus de 10 000 étudiants, regroupant des milliers de lycéens avec plus de 13 lycées et un nombre de déplacements voitures, domicile travail vers l’agglomération en constante augmentation, l’idée du développement des transport collectifs devrait être une priorité.
Avoir un réseau de transport efficace, pertinent et gratuit, c’est se donner les moyens de limiter la place de la voiture sans diminuer les possibilités de se déplacer ; c’est aussi gagner de l’espace pour développer la ville autrement : avec plus de place pour les piétons en élargissant les trottoirs, pour les cyclistes en développant des pistes cyclables sécurisées, pour de nouvelles places végétalisées.
En cette rentrée 2024, F. Baroin vient de décider d’exclure les bus (donc leurs passagers) du coeur historique de la ville de Troyes afin de réduire, dit-on, les nuisances et préserver la voirie.
Vous avez dit conservatisme ?
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