Gouvernement Barnier
Par Camille Lainé
Emmanuel Macron et Michel Barnier, nostalgiques des JO, ont certainement trop écouté Céline Dion. En effet, sa chanson "Les derniers seront les premiers" pourrait figurer en bande son originale du feuilleton gouvernemental qui a lieu sous nos yeux.
Les perdants mis en avant
Emmanuel Macron avait annoncé, lors de son discours au soir des élections européennes du 9 juin dernier, que la dissolution serait « une clarification » pour les Français. Il est en effet bien clair désormais que la démocratie importe peu au président de la République : 17 ministres du nouveau gouvernement Barnier sont macronistes (Renaissance, Horizons, Modem), 10 ministres sont issus de LR. En résumé, le parti au pouvoir qui a perdu deux élections successives se retrouve de nouveau aux manettes, accompagné de la droite qui, elle, a fait à peine 7%. Belle prouesse de contorsionniste pour au final "s’asseoir" sur les votes des Françaises et Français.
Notons également que, parmi ce gouvernement pléthorique (39 ministres et secrétaires d’État), un tiers d’entre-eux était déjà présents dans le gouvernement Borne ou Attal. « On prend les mêmes et on recommence » alors que pourtant la politique macroniste a été durement sanctionnée par les Français lors des dernières élections.
Alliés objectif du RN
Non seulement les Français devront subir la même politique libérale, mais en plus elle sera de plus en plus réactionnaire. Macron n’est pas fou, il a bien compris qu’il lui faudrait faire les yeux doux au RN pour pouvoir continuer coûte que coûte à mener sa barque.
Résultat : Bruno Retailleau à l’Intérieur, et là on touche le fond. Il nous faudrait une Dépêche spéciale si l’on voulait citer l’ensemble de ses propos problématiques. Nous ne lui ferons pas cet honneur, alors contentons-nous d’un « florilège » fasciste. Lors des émeutes suite à la mort de Nahel, il avait déclaré que les « émeutiers » étaient dans « une sorte de régression vers les origines ethniques ». Ou encore : « la colonisation, c’est bien entendu des heures qui ont été belles ». Et enfin : « l’immigration africaine [...] ce sont des gens qui viennent pour profiter des droits sociaux français ». Le RN n’est donc pas officiellement au pouvoir dans notre pays, mais sa politique a bel et bien les deux pieds au gouvernement.
L’extrême droitisation du gouvernement ne s’arrête pas là. Il y a une partie moins visible de l’iceberg, en l’occurrence ce sont les nombreux ministres très conservateurs, notamment sur les questions LGBT et sur les droits des femmes, qui font leur entrée, comme Annie Genevard, Laurence Garnier, Patrick Hetzel ou encore François-Noël Buffet. Ceux-là ont voté contre la constitutionnalisation de l’IVG en 2024 et contre la loi dite « PMA pour toutes » en 2021.
Une seule solution : la mobilisation populaire
Il faudra non seulement se mobiliser face aux réactionnaires qui vont tenter toujours plus de nous monter les uns contre les autres. Face aux diviseurs qui gouvernent, il faudra rassembler.
Il faudra en plus toujours plus puissamment se mobiliser contre le rouleau compresseur libéral qui va continuer de nous écraser puisque la politique de Macron va perdurer ! La nouvelle ministre du Travail est une macroniste de la première heure ; Astrid Panosyan-Bouvet, continuera sans relâche à s’attaquer au Code du travail et à s’en prendre aux travailleuses et travailleurs du pays. À l’Économie, Macron a placé un de ses plus fidèles lieutenants, Antoine Armand ; là encore il s’assure la main mise pour pouvoir continuer son projet libéral.
Les communistes seront dans la rue dès le 1er octobre aux cotés de l’intersyndicale pour envoyer un message fort à Macron et Barnier.
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