Barnier premier ministre
Par Camille Lainé
Malheureusement le choix d’E. Macron ne surprend plus personne. Comme dit la réplique d’une célèbre série « on s’attendait à rien, mais on est quand même déçu ». Depuis des semaines, le Président de La République avait annoncé faire fi des résultats des dernières législatives et du Nouveau Front Populaire. C’est désormais chose faite puisqu’il a nommé un ex commissaire européen de droite comme premier ministre : Michel Barnier.
Un premier ministre LR : énième provocation de Macron
51 jours de crise politique inédite où la France est restée sans premier ministre, tout cela pour finir par nommer un ancien ministre de Sarkozy, la pilule est difficile à avaler pour la gauche, à juste titre.
Notons qu’en plus de bafouer les résultats des urnes, Macron enfonce le clou puisqu’il nomme un premier ministre issu des républicains : parti politique qui a été balayé lors des derniers résultats électoraux, c’est un comble.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF a déclaré « le président de la République fait le choix de la continuité dans les politiques mises en oeuvre depuis 7 ans ». C’est la construction « d’une coalition avec les députés de son camp qui a été battu et la complicité du Rassemblement national pour appuyer la politique menée ». C’est en effet ce qui ressort de l’ensemble des constatations suite à cette nomination : on ne change rien à la politique menée ! Politique que les Français ont pourtant lourdement sanctionnée lors de leurs votes !
Michel Barnier adoubé par le RN
On pourrait dire « on prend les mêmes et on recommence » ce qui est vrai, mais ajoutons à cela la complicité de Macron avec le RN. En effet, Marine Le Pen a validé ce choix, contrairement à ceux évoqués précédemment en la personne de Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve.
Voilà ce qu’a déclaré la dirigeante d’extrême droite : « Michel Barnier semble répondre au moins au premier critère que nous avions réclamé… C’est-à-dire quelqu’un qui soit respectueux des différentes forces politiques et capable de pouvoir s’adresser au RN de la même façon qu’aux autres groupes. Ce sera utile parce que des compromis devront être trouvés. »
Il est vrai qu’en la personne de Michel Barnier, le RN a trouvé un allier de poids. Le nouveau premier ministre a déjà fait part de ses opinions sur l’immigration et elles ont de quoi séduire l’extrême droite ! Au programme des réjouissances : référendum sur l’immigration, limitation du regroupement familial, suppression de l’Aide médicale d’État (AME), moratoire pluriannuel… Marine Le Pen et Jordan Bardella ont de quoi être en joie, ils ne sont pas encore au pouvoir mais visiblement leurs idées en prennent le chemin.
Une seule solution : riposte sociale
Les partis politiques du NFP ainsi que les syndicats ont immédiatement appelé à se mobiliser face à ce coup de force de Macron et cet énième déni de démocratie.
Le 7 septembre a déjà eu lieu une première manifestation dans toute la France appelée à l’origine par les organisations de jeunesse puis ensuite rejointes par plusieurs partis politiques de gauche. Les syndicats appellent eux à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles le 1er octobre. Selon Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, la responsabilité de la CGT est d’organiser « la riposte sociale » afin de gagner l’abrogation de la réforme des retraites, l’égalité salariale, l’augmentation des salaires et le renforcement des services publics.
Cette date n’a pas été choisie au hasard, puisque c’est ce jour-là que sera présenté le projet de loi de finances à l’Assemblée nationale.
Les communistes seront évidemment présents dans toutes les mobilisations et porteurs d’initiatives pour construire un mouvement social d’ampleur face à ce coup de force : ce sera le cas d’ailleurs ce week-end à la Fête de l’Humanité, événement incontournable de la rentrée sociale et carrefour de toutes les luttes !
Le maire de Troyes a répondu à une longue interview dans L’Est- Éclair le 6 septembre dernier où il se félicite du choix de Macron et considère Michel Barnier comme « l’homme de la situation ».
François Baroin détaille ensuite à quel point il partage les mêmes points de vue européens que notre nouveau premier ministre : à savoir une Europe austéritaire et libérale. Il explique également que sur le plan économique Barnier et son gouvernement pourront maintenir ce qui a déjà été construit par la majorité sortante et que cela lui convient ! À Troyes comme ailleurs un seul objectif pour les libéraux : maintenir leur cap économique à nos détriments !
Monsieur Baroin signifie ensuite qu’il est en désaccord avec l’alliance de Ciotti avec le RN, peut-être faut il lui rappeler que son nouvel ami premier ministre approuve les positions du RN sur l’immigration…
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