Il faudrait que les Jeux paralympiques ne restent pas qu'une simple « parenthèse enchantée », mais soient un nouvel élan pour la prise en compte des handicapés, cette minorité trop souvent oubliée dans un des pays développés les plus en retard en matière d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap. Et c'est toujours, hélas, profondément enkysté dans nos moeurs : la France et les Français ont toujours eu du mal à faciliter la vie des personnes handicapées, physiques ou mentales. On se souvient pourtant de Jacques Chirac, sensibilisé pour des raisons familiales, faisant du handicap une sorte de grande cause nationale et sommant notamment les entreprises d’embaucher plus de personnes handicapées sous peine de sanctions financières. On sait le modeste bilan de l’action publique en la matière… Et, hélas encore, l'enseignement public, à ce sujet, a d'énormes progrès à réaliser. Peut mieux faire...
Si le confort de vie des personnes handicapées avait été un des critères d’attribution des Jeux olympiques, la France n’aurait jamais eu les Jeux. Espérons donc qu’au lendemain des Jeux paralympiques, une grande volonté collective émergera de l’émerveillement suscité par les performances des para-athlètes et fera enfin du handicap une vraie Grande Priorité. Osons aussi espérer que leur tenue en France sera une opportunité de remettre sur la place publique la nécessité morale, sociale, économique de mettre les personnes en situation de handicap au coeur de la société et de tous nous mobiliser pour leur faciliter la vie. La rentrée politique, sociale et scolaire n’aura pas attendu la fin des Jeux paralympiques. Il n’y a pas eu de trêve paralympique pour nos handicapés comme pour les Français.
Dommage, car les handicapés ont aussi le droit d’être beaucoup plus que le centre du monde, le temps d’une olympiade. Ils ont droit eux aussi au bonheur et à une société française un peu moins individualiste.
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY