L'or vient de dépasser les 2 500 dollars l'once pour la première fois de son histoire. Pourquoi ce métal précieux flambe-t-il aujourd'hui ? Deux raisons immédiates disent les « spécialistes ». D'abord, l'économie américaine semble avoir du mou dans la corde à noeuds. Les investisseurs parient donc que la Banque centrale US va baisser ses taux d'intérêt. Et quand l'argent rapporte moins, certains d'entre eux préfèrent avoir de l'or. Deuzio, l'enlisement des négociations de paix à Gaza inquiète. Chez ceux qui achètent, pas pour des raisons humanitaires. Et quand l'inquiétude pécuniaire monte, la finance se rue sur l'or. C'est, pour eux, un « réflexe conditionnel » aurait dit Pavlov. Nous sommes revenus dans une époque d'inflation. Or, dans la dernière période de forte inflation, les années 1970, ceux qui avaient leur matelas d'or ont dormi tranquilles, protégés de l'érosion de leur pouvoir d'achat pour le menu fretin et de la rente pour les gros poissons, car les cours du métal jaune avaient augmenté plus vite que les prix. Faut-il acheter de l'or ? Que retenir finalement de cet embrasement de l'or ? Tout simplement que c'est un indicateur de "forte incertitude", voire d'anxiété. Les prédateurs craignent d'être éclaboussés par les gouttes de pipi sur leurs pompes en croco.
Je parlais de 2 500 dollars l'once. L'once, pour se faire une petite idée, c'est un petit lingot de 31 grammes pile-poil. UBS se félicite qu'ait été atteint l'objectif, antérieurement prévu par elle, de 2 500 dollars, JP Morgan voudrait que ça grimpe à 2 600, Goldman Sachs à 2 700 d'ici à la fin de l'année. D'aucuns, aux dents en or longues, rêvent même aux 3 000 dollars. Moi, tranquille pour l'instant, mais je fais dos rond. La facture de régul' annuelle de mon fournisseur d'énergie tombe bientôt. Comme beaucoup, je ne roule pas sur l'or. Y-a-t-il un alchimiste dans la salle ?
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