C'est une obsession chez J.L. Mélenchon, la soumission (des autres). Pour les législatives de 2022 il avait déjà dit que Macron devrait « se soumettre » en cas de victoire de la NUPES. Il réédite avec l'emprunt à Léon Gambetta du « se soumettre ou se démettre » que Gambetta avait lancé au président Mac Mahon en 1877. Mais quand on est un insoumis, c'est-à-dire qu'on prône la désobéissance à l'autorité, vouloir la soumission des autres est, au minimum, incohérent. Il est vrai que « se soumettre ou se démettre » sonne beau comme de l'antique, on voit même le coup de menton martial qui va avec. Mais, quand même, s'inspirer de Léon Gambetta, connu surtout pour son excursion atmosphérique... un républicain opportuniste - par opposition aux républicains radicaux -, allié pendant des années à Thiers - il attendra 1880 avant de demander une amnistie des communards -, traité par Jules Guesde de prototype du politicien bourgeois… on est vraiment très loin de cette radicalité politique dont s'enorgueillit l'insoumis en chef.
Mais cette sortie a eu au moins une conséquence : côté E. Macron, rien, sinon la satisfaction de voir les autres partis du NFP se désolidariser de LFI, côté NFP, la certitude que la gauche n'a pas besoin d'adversaire politique pour être fragilisée, LFI fait ça très bien. C'est aussi ce que disent des médias italiens et allemands avec un rien d'ironie. Diviser pour mieux régner, c'est ce qu'aurait pu faire Macron si le NFP était uni. LFI le fait à sa place. Aller au gouvernement ne semble d'ailleurs intéresser les insoumis que si J.L. Mélenchon devient président. Le programme du NFP peut donc bien attendre la prochaine présidentielle.
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