2ème circonscription de l’Aube
Comme la plupart de ses collègues qui siègent dans le groupe « La droite Républicaine » à l’Assemblée nationale, Valérie Bazin Malgras n’aurait pas été élue députée sans la mobilisation des électeurs de gauche. Cette situation l’oblige sur un certain nombre de principes. Si personne ne lui demande de tourner le dos à ses valeurs de droite, elle ne peut pas ignorer les attentes des 9000 électeurs de gauche de la 2ème circonscription qui ont permis son élection.
Or Les Républicains ont présenté la semaine dernière une série de réformes, très marquées à droite, qui pourraient être soutenues, dixit Laurent Wauquiez, par leurs élus si elles venaient à être reprises par le prochain gouvernement.
Il s’agit en fait de 73 mesures, réparties dans treize propositions de loi qui pour la plupart ont déjà été portées par la droite sénatoriale au cours des derniers mois, et pour certaines adoptées par la Sénat en première lecture. Sans surprise on y retrouve tous les poncifs de la droite sécurité/autorité, lutte contre l’assistanat et mesures économiques en faveur du patronat.
Le discours surranné de la droite.
Par exemple, concernant le versant autorité, la droite entend rétablir les peines planchers, mettre fin à certaines limitations de peine et instaurer une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Il est également question d’une refonte de la justice des mineurs, avec la reprise d’une mesure défendue par Éric Ciotti, qui a rallié Marine Le Pen au lendemain de la dissolution : la suppression des allocations familiales en cas de condamnation d’un mineur.
Pour favoriser la réindustrialisation, la droite veut baisser les impôts de production. Pour l’accès aux soins et la lutte contre les déserts médicaux, pour les ami-es de Valérie Bazin Malgras, cela passe notamment par des exonérations fiscales et une débureaucratisation du travail hospitalier et des cabinets médicaux.
La droite veut continuer à opposer les français entre eux.
Laurent Wauquiez a longuement insisté sur sa volonté de « combattre l’assistanat ». « La première injustice de ce pays, c’est le manque de reconnaissance pour la France qui travaille », a martelé le Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pas question pour lui d’augmenter les salaires mais l’idée d’introduire le travail comme critère de sélection pour obtenir un logement.
La droite entend reprendre sa chasse aux chômeurs et souhaite une nouvelle réforme de l’assurance chômage, « en sanctionnant ceux qui abusent du système pour mieux aider ceux qui cherchent vraiment un emploi. »
Une politique qui prend le parfait contre-pied de l’aspiration à vivre mieux qui c’est exprimé dans les propositions du Nouveau Front Populaire. Pour les Républicains il n’est pas question de revenir sur la dernière réforme des retraites rejetée par l’immense majorité des françaises et des français et bien entendu par l’électorat de gauche qui a permis l’élection de Valérie Bazin- Malgras.
Le président du groupe « droite républicaine » a déclaré sans ambages : « Nous avons mis le curseur à droite. » Les Auboises et les Aubois risquent de s’en souvenir à la prochaine dissolution.
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