Joe Biden, en campagne électorale et dont le gouvernement est, de très loin, celui qui fournit la plus grande quantité d’armes et d’argent à la machine de guerre israélienne, a annoncé que Netanyahou avait proposé un accord de cessez-le-feu. Dans la foulée, le bureau du Premier ministre israélien a martelé que « la guerre ne s’arrêtera pas tant que tous ses buts ne sont pas atteints ». Un cessez-le-feu de six semaines, après quoi le massacre des Gazaouis recommencera jusqu’à « l’élimination » du Hamas. Or l'organisation terroriste ne peut pas être annihilée de cette manière. Netanyahou le sait très bien, mais il a besoin d'agiter cette "muleta" pour justifier la poursuite d’une guerre dont dépend son propre sort politique et judiciaire. Si elle s’arrêtait demain, des élections seraient rapidement organisées ; Netanyahou les perdrait et devrait alors rendre des comptes à la Justice dans plusieurs affaires de fraude et de corruption. Par ailleurs, son gouvernement de coalition dépend du soutien de l’extrême droite qui ne cache pas sa volonté d’expulser tous les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
La « feuille de route » de Biden - avec les bémols de Netanyahou - ne mettra pas un terme au calvaire des Gazaouis. La fin du cauchemar ne sera pas le résultat d’un tel « accord ». Elle ne découlera pas plus des initiatives, aussi louables soient-elles, de la Cour Pénale Internationale, de l’ONU ou du Pape. Seule une vague populaire internationale peut enclencher la perspective d’en finir avec l’oppression, de plus d'un demi-siècle, des Palestiniens et l'actuelle boucherie. Ramené à la population d'un pays comme le nôtre, le massacre actuel en Palestine équivaudrait à 4 millions de morts. Et que dire d'un Erdogan qui pousse le cynisme à vouer Israël aux gémonies alors qu'il agit de même avec les Kurdes ? Les autocrates, ça ose tout... Surtout lorsqu'il s'agit de trouer la peau des autres pour sauver la leur. C'est même à ça qu'on les reconnaît.
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